|
Orchestra
Of Constant Distress s/t LP 8MM records 2017 L'affiche est séduisante. Deux membres de The Skull Defekts (le guitariste Joachim Nordwall et le batteur Henrik Rylander), Anders "Drajan" Bryngelsson (Brainbombs, No Balls) et Henrik Andersson (Human Waste) pour compléter ce charmant tableau de famille suédoise. Les faits se révèlent beaucoup plus ardus. Voir carrément impénétrables. La structure de chacun des cinq instrumentaux consiste en un riff farouchement minimal ressemblant plus ou moins aux grincements d'une énorme poulie avec plein de feedbacks/bruitages autour qui ne sont pas exactement comme de l'huile dans les rouages. Un rythme mécanique et en boucle bat la mesure et est-il utile de préciser que tout ceci est très très très très répétitif ? Si ? C'est donc très très très très répétitif. Et long, très long. Jusqu'à un quart d'heure pour le dernier, Fear Will Steal Things. A rendre dingue. Ou à démissionner bien avant la fin. Car d'un morceau à l'autre, c'est un peu, beaucoup, toujours la même rengaine, toujours le même riff, toujours le même rythme, toujours le même bruit aliénant. Les cinq titres senchaînent mais les nuances sont minimes. L'impression que la compo va enfin décoller, que la répétition va déboucher sur une issue de secours pour voir la lumière du jour mais non, rien ne se passe, rien n'explose, pas de flux libérateur, la pression retombe et tu es seul, perdu au milieu d'un champ de ruines. Camisole de force. C'est extrêmement rude, austère, nihiliste. L'Orchestre de la constante détresse joue avec nos nerfs. Comme s'il avait eu une et une seule bonne idée et qu'il l'exploitait à fond, de façon très déraisonnable. Ou qu'il se paye notre tête. L'hypnose est là mais il faut en payer le prix fort. Ça fonctionne sur un morceau pris indépendamment du reste. Fear Might Harm Others est par exemple pas mal dans le genre. Au-delà, il faut appeler les services sociaux. Un Orchestre pour les plus désespéré(e)s d'entre vous qui n'ont strictement plus rien à perdre. SKX (23/05/2017) |