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pelagic
wovoka
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LLNN/Wovoka
Marks/Traces - Split LP
Pelagic 2017
Entre les
Danois (Copenhague) de LLNN et les Américains (Los Angeles) de
Wovoka, il existe un océan et un grand, quelques degrés
de température de différence et bien plus encore. Avec ce
split, jamais ces deux villes n'ont paru aussi proches. Les deux groupes
mélangent hardcore, metal, noise, sludge et profonde noirceur,
chacun à sa sauce, l'un dans la version coup de poing avec six
titres qui déflorent le parquet, l'autre dans un mammouthesque
et unique titre de dix-huit minutes. Au final, ils partagent une vision
commune de la musique.
Pour la version uppercut, c'est LLNN. Les Danois avaient déjà
fortement séduit avec le premier album Loss.
Les six morceaux de la face Marks ont la particularité d'avoir
été écrits et en partie enregistrés avant
Loss. Ce qui ne fait pas d'eux des titres recyclés ou de seconde
catégorie. LLNN était sur les bons rails dès le début.
Ceux qui mènent vers les félicités du hardcore noirci
au désespoir et buriné à la rage débordante.
On retrouve tout ce qui a fait le charme de Loss avec des samples
et travail des synthés qui remplissent l'espace d'une aura inquiétante,
des ambiances à la Neurosis comme sur Swarms et ce gimmick
ressemblant à une compo de la troupe de San Francisco, du poisseux,
du tranchant, un beau savoir-faire dans la variété des rythmes
et des attaques, une voix qui prend aux tripes, des paysages décharnés
sur lesquels soufflent un vent mauvais et le chaos qui n'est jamais loin.
Seul le dernier titre, Gravitated, ménage les sens sans
les rassurer pour autant. Un instrumental qui n'est que longues complaintes
synthétiques et futuristes où tu t'attends à chaque
seconde voir surgir R2-D2 derrière une dune.
Les morceaux qui durent trois plombes font toujours craindre le pire.
Réflexe naturel. Wovoka réussit le tour de force de faire
croire que ça dure beaucoup moins longtemps avec Traces
bien que le quartet n'a pas inventé la poudre. En gros, vous reprenez
tous les éléments de LLNN et vous les condensez en une seule
et incroyable longue décharge. Vous rajoutez du Neurosis/Kowloon
Walled City dans le paysage et tous ces groupes de sludge/metal partant
à lassaut d'improbables citadelles, vous larguez les amarres
et vous vous laissez porter par une intensité brutale et rougeoyante
qui ne diminue quasiment pas sa flamme. Il faut attendre la dixième
minute pour voir Wovoka reprendre son souffle. A partir de là,
faut avouer que la tournure mélodique du chant fait tiquer et le
morceau s'enlise avant de repartir sur des contrées plus sauvages,
bien aidé par un chant velu qui fait trembler la caverne et une
tension reprenant du poil de la bête. Wovoka était un groupe
inconnu jusqu'ici des services de P&F. Un seul album à leur
actif (Saros en 2015 sur Battleground records) mais il ne serait
pas vain de surveiller du coin de lil leurs futures pérégrinations.
SKX (06/09/2017)
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