jimandthefrenchvanilla
dirtnap
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Jim
And The French Vanilla
Afraid Of The House LP
Dirtnap 2017
Les incorrigibles
frères Blaha. Ils ont beau se cacher sous différents patronymes,
ils sont à chaque fois démasqués. A croire qu'ils
ont des scrupules à sortir trop de disques sous le nom de The
Blind Shake. Du coup, ils ont formé Shadow
In The Cracks en 2015, sans leur batteur (qui était aussi leur
cousin) et qui d'ailleurs a été récemment remplacé.
Et maintenant, Jim And The French Vanilla. A l'origine, c'était
juste le projet solo de Jim Blaha. Deux albums à son actif sortis
très confidentiellement en Cdrs ou à 100 exemplaires en
vinyle. Mais pour Afraid Of The House, le frangin Mike est venu
à la rescousse. La paire reconstituée. Mike à la
batterie et à la basse. Jim au chant et à la guitare. Ce
qui fait qu'on se retrouve comme avec un nouvel album de The Blind Shake.
Ou de Shadow In The Cracks, c'est au choix. Et c'est pas ça qui
va nous contrarier.
D'ailleurs, rien nous contrarie chez Jim And The French Vanilla. Les gaziers
ont beau changer de noms, brouiller les pistes, légèrement
modifier les formules, le talent ne les quitte jamais et on se retrouve
avec un nouveau disque synonyme de bonheur. La petite entreprise Blaha
ne connaît pas la crise. C'est indécent. Le fond de commerce
reste identique. Un peu de garage, un doigt de surf music, une ration
de punk, une dose de noise, rock'n'roll toujours et beaucoup d'amour.
Après, tout est histoire de dosage. Avec Jim And The French Vanilla,
les Blaha n'ont pas lésiné sur la fée mélodie.
Elle coule comme du miel sur l'irrésistible Back Home avec
Jim Blaha qui prend sa plus belle voix de séducteur sans nous la
jouer à l'envers. Elle est partout, mise en avant ou tapie dans
l'ombre mais son souffle est omniprésent sur chaque morceau qui
possède son accroche propre. Jim And The French Vanilla est également
plus direct et cru dans l'enregistrement. Afraid Of The House grésille
chaleureusement, vibre naturellement tout en manipulant des effets sur
la voix plus posée et mélodieuse. Et qui aime jouer avec
la reverb donnant parfois l'impression d'un voile éthéré
se posant en douceur sur les pointes de mélancolie parcourant ce
troisième album.
Sinon, la science du riff, la dynamique de morceaux basiques, méthodiquement
percutants qui s'imposent sans forcer en deux minutes, l'essence du rock,
les frères Blaha sont nés avec. Afraid Of The House,
onze titres incendiaires pour danser, trépigner, s'éclater
toute la nuit. On connaît désormais les responsables du réchauffement
climatique.
SKX (13/06/2017)
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