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Hollywoodfun
Downstairs Tetris CD Antena Krzyku records 2017 Là où passe Hollywoodfun Downstairs, l'herbe ne repousse pas. Le trio Néo-Zélandais avait fait forte impression à Lyon à l'automne dernier lors d'un concert qui avait défrisé la moustache d'un quarantenaire qui avait osé s'aventurer dans une cave nauséabonde. Le 23 novembre dernier, avec Death Pedals à Rennes au Bar'Hic, Hollywoodfun Downstairs avait tétanisé une audience qui était devenue, soit dingue de bonheur, soit morte d'effroi. Tetris est le deuxième album et reflète très bien cette impression de cyclone des Antipodes venu rasé le vieux continent. Encore plus que l'album précédent Reactions. C'est dire. Le Tetris, le trio le fait voler en éclat, le pulvérise, l'éparpille par petits bouts, façon puzzle. Les flingueurs kiwis dynamitent, dispersent, ventilent, quitte à prendre à la gorge et te laisser au bord de l'asphyxie. Un deuxième album qui n'est certes pas de tout repos mais les flammes de l'enfer sont à ce prix. Hollywoodfun Downstairs est de la trempe de Racebannon, ces grands malades en mode cyclonique que rien n'arrête, voir certains groupes de Three One G records comme Head Wound City ou Retox dans l'approche speed et sans concession. Le bruit et la vitesse les stimulent, les transportent et il faut tout leur talent pour embarquer l'auditeur dans leur sarabande infernale et frénétique. Plusieurs écoutes sont nécessaires pour saisir toutes les nuances, les mini-riffs qui accrochent les tympans du bout de leurs pics acérés et mélodiques. Le batteur envoie de la rafale comme s'il était poursuivi par une boule de feu. La voix énervée dans un registre assez aiguë du guitariste Kurt Williams participe au sentiment général de folie. Et à l'arrivée, aussi surprenant que ça puisse paraître, ça donne des titres qui arrivent à être catchy malgré le déluge. Comme dans un Tetris, tout se met en place, les parties s'imbriquent comme par magie (noire), tout tombe sous le sens pour former un mur coloré, vivant et féroce, ne cessant d'avancer sur sa proie jusqu'à l'explosion. Et c'est au bout de l'effort que la récompense arrive. Les reliefs se mettent en place. L'apnée n'est plus le seul moyen de survie. Avec des morceaux comme Dead, Space, Fashion ou Hungarian Tremors, No Wolf..., vous avez gagné vos galons de persévérance. Reverse Ahoy ou Daylight Snobbery mettent également de la valeur ajoutée en étant plus canalisé que la moyenne. Les riffs savent se faire tranchants, pénétrants, trouver le gimmick qui donne de la hauteur à l'instar de Joy's A Parasite ou ?Trolling (on aurait pu en citer d'autres, voir tous), une multitude de détails et de brillantes trouvailles qui finissent par emporter l'adhésion pour au bout du compte sonner la fin de la partie car Tetris est un album haut en couleurs et dans tous les sens du terme, ne ressemblant finalement pas à beaucoup de contemporains. Tetris est plus fort que toi et gagne haut la main. SKX (03/02/2017) |