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Hawks No Cash Value LP Rejuvenation/Learning Curve 2017 Voilà, c'est la fin, les Hawks d'Atlanta ne planeront plus au-dessus des terres noise-rock, No Cash Value est leur dernier et ultime album. Ce qui ne les empêche pas de tout défoncer comme au premier jour, à l'époque de Barnburner, premier album d'une série de cinq qui n'a connu aucune défaillance. C'est rare et c'est tout à l'honneur de Hawks. Honneur que Hawks bafoue dans les grandes largeurs car l'important, c'est que ça saigne, que ça écrase les chairs, dévergonde l'innocence et file la trique. Les médailles attendront. Avec No Cash Value, jamais Hawks n'a semblé aussi sûr de sa force (mais on s'est dit ça à chaque nouvel album de Hawks). En allant droit au but. Se débarrassant de tout ce qui pourrait entraver sa marche en avant. Force de sa section rythmique rectiligne, abrupte avec des mid-tempo redoutables. Force des riffs encore plus tranchants et fumeux d'un guitariste qui nous a pourtant habitué à de nombreux coups d'éclat. Excepté son solo qu'il ne peut s'empêcher de placer lors du long et fiévreux Luckless mais qui est tout baveux, dérape dans tous les sens et passe donc sans problème, il a aiguisé au plus près de l'os un amas de cordes très mordantes. Et force du chant, clef de voûte puissamment revêche et rauque qui ceinture le tout d'une chape grondante, prête à vous bouffer à chaque syllabe (Michael Patrick Keenan Jr. est depuis passé à autre chose avec Naarc). Ça donne sept nouveaux titres entrecoupés de trois intermèdes instrumentaux bien sentis pour reprendre son souffle qui arrachent les mains des poches. Avec quelques belles pièces comptant parmi les plus redoutables de leur répertoire déjà bien garni. Comme Dust Up qui cingle avec son arrière-goût de Jesus Lizard, Silk/Slime prodigieusement pesant avec ces arpèges à la fin apportant une touche de lumière au fond de la rade poisseuse ou Blacktop dont on apprécie la fausse nonchalance à laquelle Hawks ne nous avait pas habitué avant un final très classe. Je ne sais pas si on doit pleurer ou se réjouir de voir partir un groupe au top de sa forme avant l'album de trop mais dans tous les cas, c'est une sortie par la très grande porte. SKX (10/03/2017) |