hauntedhorses
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Haunted Horses
Come – Tape
Cercle Social records 2017

Ne jamais croire les groupes. Ne jamais dire jamais. Après avoir annoncé au printemps 2015 la fin du groupe et avoir joué leur dernier concert le 20 mai 2016, Haunted Horse a annoncé son retour le 12 février dernier. Et c'est une putain de bonne nouvelle. Les trois membres ne sont pas restés inactifs pour autant et ont multiplié les projets. Hints, projet solo electro du batteur Myke Pelly. Daisyheroin, autre acte solo pour le guitariste/chanteur Colin Dawson alors que le bassiste Troy Ayala a joué dans Smiling. Entre temps, Dawson et Ayala ont aussi monté Stickers. Mais c'est avec Haunted Horses qu'ils retrouvent tout leur mordant (même si ces projets sont loin d'être inintéressants, notamment Smiling).

Un retour qui se fait à deux, Dawson et Pelly, comme au tout début du groupe. Le duo recomposé a publié cet été Come, cassette regroupant cinq nouvelles compositions et c'est comme si Haunted Horses n'avait jamais arrêté. New band, similar sound, same name comme le duo l'a annoncé. Haunted Horses n'a pas perdu la main sur son noise-rock intransigeant enveloppé d'une aura industrielle et froidement ténébreuse. Haunted Horses, un savoir-faire unique pour triturer son guitare-batterie avec des sonorités de métallurgiste activant les hauts-fourneaux, inoculer des vers de ferraille dans les entrailles de structures en béton, donner vie à une créature implacable qui ne rigole jamais. Cinq titres compacts, boulons resserrés, air suffocant, batterie cogneuse, tribale, acharnée avec ce chant comme détaché de la douleur, commentant les faits sans les subir. La guitare vrille, perce, ressemble à une basse, gronde, grouille, des machines semblent interférer, on n'est plus sûr de rien. Le propos est direct, la nuance entre les morceaux, comme sur les précédents enregistrements, est mince. Haunted Horses creuse un trou, toujours le même, de plus en plus profond, où il est question avant tout d'instaurer un climat, fortement anxiogène de préférence, y enterrer ses peurs et ses colères, à l'instinct et sans retour possible. Haunted Horses n'est pas là pour faire plaisir et donner dans les grandes envolées. C'est du brutal travaillé au scalpel, de l'écorché qui fonce de l'avant, du hanté concret et inflammable. La deuxième vie de Haunted Horses s'annonce aussi passionnante que la première.

SKX (15/12/2017)