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Deuxième album pour les Espagnols d'Encono, trois ans après un premier album alléchant et un changement de batteur. L'approche du trio d'Alicante n'a pas spécialement changé. Il a fallu pourtant du temps pour se familiariser avec Centraal. La faute à une sonorité de guitare qui me chiffonne, qui manque de grain, plus synthétique qu'électrique (comme sur le titre d'ouverture qui a le même titre que l'album) mais pas tout le temps. Étrange sensation. Et à cause de certains titres qui passent mal comme Sin Control à la mélodie douteuse et à la ligne de chant laborieuse. Idem pour Te Lo Dije et son refrain qui déboule avec des sabots trop gros. Encono n'a jamais renié l'aspect mélodique de son noise-rock. Avec Centraal, le trio a augmenté la dose et elle n'est pas toujours bien amenée, digérée.
La tendance générale reste tout de même à une attaque noise, punk, tendue et bruyante, notamment sur une face B qui passe mieux. Plus de convulsions, de rage, de mélodies éclatées, le pain quotidien pour contenter le noiseux. Et aussi un climat lourdement sombre avec le plus lent et beau Infección. La Despenca, Sed Industrial ou encore Páramo sont également des titres qui marquent des points. Enflammade et passion dévorante à l'espagnol, Encono met toujours autant de cœur et de tripes dans son noise-rock sur lequel frappe une basse carnassière parfaitement distordue. La batterie file droit, marque le sol, joue parfois basique à la Thugs (Atrapado), la guitare retrouve de la couleur et de l'acidité. Encono sait toujours cogner juste et en profondeur. Malgré quelques réticences, le son a gagné en épaisseur, Encono n'a pas perdu sa verve, son intensité et le sens de compos juteuses et consistantes. On a toujours le droit d'attendre mieux mais Encono fait le travail avec enthousiasme, densité et file avec amour notre ration de noise journalière.

SKX (12/12/2017)