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Baxter Stockman
Haul – LP
Full Contact/Ektro 2017

Baxter Stockman tire sa révérence. L'Ankou version finlandaise qui trône sur la pochette est prêt à accueillir le trio d'Helsinki au panthéon des groupes noise-rock qui auront fièrement défendu leurs chances face à l'adversité, mort au combat après de courageux disques qui ont porté haut les couleurs d'un style forgé de l'autre coté de l'Atlantique et de Chicago surtout.

Haul a cependant légèrement surpris au départ. Le premier album Punter avait marqué les esprits avec une approche écrasante, répétitive, froide de son noise-rock. Des attributs qui ne se retrouvent plus en force dans les gênes de Haul. Mais Baxter Stockman retombe vite sur ses pattes. Haul gagne en vivacité, en chaleur, une dimension rock dans un habit de fer, un rythme général plus enlevé et un zeste de folie et de dérapages supplémentaires à l'instar du génial Male Talent qui avait fait les beaux jours du split avec Harpon. Baxter Stockman a fendu la glace, a largué les amarres - au propre comme au figuré - et s'est réjoui d'embraser le noise-rock avec une ardeur nouvelle. Baxter Stockman a entrevu de libres espaces, s'est engouffré dedans sans notion de calcul, avec sans doute la perception d'une fin proche et le désir dingue de tout donner.

Les rythmiques filent plus droit que jamais, les riffs brûlent la peau, le chant et les chœurs participent également à cette fuite en avant, brouillent les pistes avec un surplus de hargne, d'extravagance et la plupart du temps, dans la langue natale pour personnaliser le propos. C'est une contagion dont chaque titre se nourrit du précédent, des titres comme Koskenlaskija, Cityfister ou Halkoja qui font grandement monter la température avec des compos plus spontanées et frondeuses. Mis à part le quasi instrumental Paha Paikka jouant encore la carte de la répétition et d'une certaine retenue dans le piétinement, Haul transcende les racines du groupe dans des morceaux redoutables, carrés mais bouillonnants à l'intérieur, de la part de trois énergumènes qui n'en ont plus rien à foutre de rien sinon de balancer sur la table une réelle soif d'en découdre, se faire plaisir et de tout exploser avec un sourire torve aux lèvres. Haul termine les festivités avec Supersoaker résumant parfaitement la discographie du trio. Morceau répétitif, stressant, faisant peu à peu monter la tension, alternant voix sifflant entre les dents et chant-parlé puis une accélération finale, progressive et jouissive qui ne fait qu'un peu plus regretter la fin de ce groupe.
Comme Hawks, Baxter Stockman s'offre une sortie par la grande porte avec son meilleur enregistrement. A ce jour et pour toujours.

SKX (27/03/2017)