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Autisti s/t - LP Hummus/Czar Of Revelations/S.K. records 2017 Autisti signe son premier album et c'est le genre de musique qui te tombe dessus sans crier gare, le genre de bonheur tout simple d'un musique qui t'en rappelle d'autres, te ramène aux années 90, à l'indie-rock de Guided By Voices, Sebadoh, Dinosaur Jr sans les soli baveux de guitare, une étonnante fraîcheur comme s'il ne s'était rien passé depuis cette décennie. Autisti est un trio suisse, un projet à la base de Louis Jucker. Il est difficile d'imaginer que c'est le même mec qui hurle comme un damné dans Coilguns. Depuis quatre ans, il s'est lancé dans des collaborations tous azimuts qui aboutissent à cinq groupes différents (Gravels, The Dead Radio, Peppone, Navette et Autisti), cinq disques qui voient le jour dans un beau coffret appelé L'Altra Mondo : Music With Lovers & Friends. Mais on peut aussi se procurer uniquement le vinyle d'Autisti sans passer par la case coffret avec un artwork différent. Pour Autisti, Jucker (chant, guitare) s'est entouré de Steven Doutaz (batterie) et Emilie Zoé (chant, guitare) qui a publié l'année dernière son premier album Dead End Tape. La symbiose des trois donne huit titres à l'aisance mélodique qui fond dans la cervelle, des mélodies qui ne doivent rien à personne malgré l'esthétique générale évoquant les 90's. L'enregistrement est sur un 4 pistes comme au bon vieux temps mais on peut en faire des miracles avec ce machin et l'étiquette lo-fi, j'ai bien envie de l'envoyer balader. Autisti sonne d'enfer, chaleureusement grésillant avec un mix rondement mené et parfois singulier comme sur L'Altra Mondo avec des baisses de volume et des sonorités aigues et un chant/cri perçant qui fait mal aux oreilles. Pour un morceau qui avait au départ des allures de ballade acoustique et tranquille, c'est un comble. C'est tout le charme et la force d'Autisti. Écrire des tubes toutes guitares dehors dont tu manges les riffs dans la main (The Dower, You Felons!), des constructions plus alambiquées, des guitares qui sonnent comme une basse puis passer à un titre peinard qui sent le feu de bois (Trundle Beds), enchaîner avec encore plus de mélancolie, de minimalisme et de profondeur (No Anchor et Curb) et s'offrir en final une belle attaque noisy-punk (Down To The Minimum), des frissons sauvages et touchants, des chants en équilibre fragile, des voix trafiquées, avec toujours une facilité déconcertante, indépendamment de l'humeur du morceau, pour séduire et accrocher le tympan. Du très bel ouvrage. SKX (07/04/2017) |