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Sadat Ersatz Living – LP Broken World Media 2017 Je ne sais pas si Anwar Sadat a modifié son régime alimentaire ou si le monde est vraiment malade à ce point mais ce groupe de Louisville dans le Kentucky n'est plus le même. La Bête est en lui. Leurs précédents disques étaient suivis du coin de l'oeil. Un premier album, Gold, sur Sophomore Lounge en 2013. Un précédent single, Obedience, sur Sickroom records en 2014. Du noise-rock un rien étrange sur les bords et pas désagréable mais pas de quoi se retourner sur leur passage. Avec Ersatz Living, tu vas enfin connaitre la vraie vie. Fuck me til i forget, show me love. Anwar Sadat s'est transformé en un monstre cyber-punk-noise ou un truc dans le genre parce qu'en fait, c'est une entité inclassable. La seule chose de sûr, c'est que ce groupe a tout explosé. Ses limites, sa patience, la morale et son bruit qu'il dissémine aux quatre coins d'un champ sonore vaste et incertain. Anwar Sadat fait peur. D'ailleurs, pour fair encore plus peur dans les foyers, une partie des titres sont en Allemand (Geshenkgeber, Todestriebe, Weltschmerz). Et si le son ne vous suffit pas, l'image est là pour achever. Eloigner les enfants et les socialistes de l'écran. Anwar Sadat est devenu totalement azymuté. Punish the whore in me. Entre les paroles ultra-nihilistes reflétant le dégout de soi et du monde qui gravite autour et la musique violente, transgressive, paranoïaque, Anwar Sadat offre une poignée de titres de synthétiques brulés, de noise concassé et de désespoir agressif qui feraient passer Pop. 1280 pour une aimable assemblée de nains de jardin. Rich men rise, like scum of the earth. Par contre, Anwar Sadat s'essaye aussi à des titres plus mélodiques, voir dansants comme Quantum Fighter ou Ubik qui ferait fuir un troupeau de zombies en pleine nuit, des atmosphères qui donnent l'impression qu'un groupe electroclash ringard des années 80 reprendrait Big Black (No Exit) et on ne peut pas dire que tout ça soit le clou du spectacle. Ersatz Living ne fonctionne jamais mieux quand Anwar Sadat fait ressortir toute la hargne et la merde qu'il a en lui. Open my body, expose what’s inside me. La mutation de Anwar Sadat est en marche. Elle n'est pas encore totalement réussie mais elle laisse présager le pire dans le meilleur pour la prochaine fois. Histoire d'en finir une bonne fois pour toutes. SKX (24/03/2017)  
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