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Flame Failures – LP
Jetsam Flotsam, One Percent Press 2015

why+the+wires sort des albums depuis 2009. Flame Failures est déjà le quatrième. Et la discrétion doit être leur point fort. Strictement jamais entendu parler de ce groupe originaire d'Ithaca dans l'état de New-York. Mais les moyens mis à disposition de l'homme moderne permettent rapidement de passer pour plus cultiver qu'il est. Et donc de combler sept ans retard en quelques clics afin de se rendre compte que ce groupe qui aime les additions n'a fait que peaufiner sa méthode pour arriver désormais à un résultat très concluant avec Flame Failures.
Un groupe avec une formule un brin originale puisqu'en plus de l'incontournable guitare-basse-batterie, un multi-instrumentiste (Kevin Dossinger) joue du saxo (ténor et baryton), de l'accordéon et tape sur des percussions aussi. On trouve même un peu de piano. Quand un groupe américain joue du rock anguleux avec du saxo, le fantôme de Sweep The Leg Johnny n'est jamais très loin. Et effectivement, c'est comme la pomme dans le vitriol du Mexicain, y en a. Mais pas que.
why+the+wires allume beaucoup plus vigoureusement la mèche d'un rock plus complexe, devant autant à des groupes comme June of 44 en version batailleur qu'à certains groupes de Dischord en version hardcore émotionnel. Autant vous dire que why+the+wires est dans le tumulte et le saccadé mais c'est fait avec doigté, plein de bout de mélodies qui traînent (merci le saxo) et des arrangements pour faire le liant. Le groove n'arrête jamais, la confrontation non plus, excepté le temps d'un plus atmosphérique Seizure Party et un mélancolique The Arm Will Lead the Way. Le piano apporte de la finesse sur la fin de Punch List. L'accordéon sait se faire entendre sans se faire incongru dans cet environnement hostile, apportant sa touche de suavité.
Du coup, avec cette instrumentation, les sentiments contradictoire qu'elle génère, le saxo qui appuie là où ça fait du bien, un autre groupe vient à l'esprit, les Autrichiens de Valina. La dureté dans un gant de velours. La richesse des détails. L'ambivalence entre un terreau rock et noise et des graines plus dépaysantes et personnelles qu'ils y sèment. why+the+wires sait faire aussi. Et les compositions se révèlent ainsi peu à peu sous une lumière alléchante comme le très beau final Tolls, toujours sous tension, dans un sombre et mesuré chaos, sans jamais choisir la facilité et qui vaut largement toute votre attention.
Depuis cet album, un cinquième membre a débarqué, le groupe passant ainsi à deux guitares. Et plus aucune excuse pour rater leur prochaine sortie maintenant qu'ils se sont fait repérés.

SKX (16/06/2016)