thewilfulboys
evernever
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The
Wilful Boys
Rough As Guts LP
Ever/Never 2016
Quand vous
avez un groupe qui décide de s'appeler The Wilful Boys, à
savoir les gars obstinés en version française, avec un titre
d'album qui est une expression typique pour décrire quelqu'un de
très sauvage, vous risquez d'en avoir pour votre argent question
castagne et inadapté de la vie, que la musique ne va pas être
du tendre avec de jolis arpèges pour faire couler le Rimmel.
Ces gars qui n'en veulent viennent de New York City avec deux expatriés
Australiens, pays où sont nés le bassiste Mike Watkins et
le batteur Steven Fisher qui officie aussi dans Ballroom.
Un batteur dont la particularité chez Wilful Boys est d'être
également le chanteur principal, l'autre qui donne de la voix étant
le lead guitariste pour faire les churs. Un axe Australie/NYC qui
n'est pas l'axe du mal mais l'assurance d'un rock'n'roll turgescent, ce
qui n'est pas très différent mais au moins on va pouvoir
se marrer.
Une rencontre au sommet entre les plus dégénérés
de ces cochons d''Australiens (King Snake Roost, Cosmic Psychos, Grong
Grong ou plus récemment Cuntz) et la fange américaine (The
Chrome Cranks, Pissed Jeans, Woman). Ça donne une étincelle
unique, que dis-je, une boule de lave dévastatrice, un conglomérat
d'hymnes plus jouissifs les uns que les autres avec à son point
culminant le morceau qui a donné son nom à ce premier album.
Rough As Guts est une véritable tuerie avec son refrain
à reprendre en chur le pichet de bière à la
main pour mieux le fracasser sur le crane du voisin en beuglant Rough
As Guts comme un damné léché par les flammes
de l'enfer.
Des pures moments de hargne et de crasse, une énergie primaire.
Quand c'est associé à deux guitares éprises de justice,
une basse bulldozer, les douze morceaux font des ravages irrémédiables
sur votre petit cerveau trop rarement habitué à être
soumis à un telle bouffée de punk-rock aussi féroce.
The Wilful Boys possède une propension bluffante à aller
droit au but, à être sauvagement efficace, à tout
saccager sur son passage tout en étant littéralement transporté
par des mélodies fédératrices, puissantes, simples
et rocailleuses, comme si le répertoire des Hot Snakes était
repris par Killdozer avec des guitares n'arrêtant pas de pilonner
des riffs saillants ou des soli frelatés. C'est la guerre et elle
est belle. Des morceaux qui titubent ou défoncent, qui vomissent
ou convulsent, qui vous entraînent dans une infernale sarabande
en donnant envie de les chanter avec le groupe mais surtout des putains
de morceaux qu'il faudrait tous citer tant ils sont à se rouler
par terre. Un pur et grand moment de rock à écouter obstinément.
SKX (23/11/2016)
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