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Rip This Joint
Compilation Volume 2 - 2016 - LP
Rip This Joint records 2016

C'est écrit dessus, c'est le deuxième volume du label londonien Rip This Joint qui possède l'art de compiler groupes confirmés et débutants avec à chaque fois des inédits. Le premier volume était donc un bon cru. Le 2016 emprunte la même destinée.

Dans la catégorie des groupes que l'on suit avec intérêt, Dead Arms dont le All The Hits portait très bien son nom. Le morceau s'appelle My 52nd Trip To Hell. Ça fait beaucoup d'aller-retour d'entre les morts. La quête du bonheur est à ce prix. Dead Arms, un groupe à suivre par les amputés et les valides. Aucune nouvelle de Nitkowski depuis leur album Stay In The Home You Love en 2011 déjà. Aucune précision sur la date d'enregistrement de ce Shore Facing Property mais si c'est du récent, on peut être rassurer, le trio n'a pas perdu la main. C'est de la haute voltige noise-roc. Sec, virevoltant, rageur avec cette fin toute en fausse douceur-aigreur donnant furieusement envie d'entendre une suite sur long format. Le meilleur titre de cette compile. Mass Lines dont on vient tout juste de chroniquer leur premier disque s'invite aussi au bal avec Career Suicide. Un titre dans l'exacte lignée de Personality Cult. Une dose de feu au cul en plus. Screenwives est aussi une belle confirmation. Leur premier album Women in Love n'avait pas laissé indifférent. How To Survive A Plague montre que le batteur n'a rien perdu de sa farouche vélocité. Les deux guitaristes le suivent avec dextérité sans aucun problème. Toujours ce souci de cadrer leurs débordements dans une composition très bien ficelée.
Au rayon découverte, Yards en est une. Leur morceau se nomme The Plague (décidément, les Anglais font une fixette sur la peste) et se répand dans une sphère punk-hardcore-noise à tendance craquante et poignante. Deux 12'' sont à leur actif. Il va falloir s'occuper de leur cas. A un degré moindre d'excitation mais une grosse et lente lourdeur en plus, BiT enfonce un Elephant Gun au plus profond de la boite crânienne en piétinant les rythmes, tendance sludge-noise suffisamment intéressant pour attendre l'éventuelle suite d'un trio qui existe déjà depuis 2012.
Par contre, je ne passerais pas beaucoup de temps à écouter Petrels et leur titre Midfield Enforcer. Trop de synthés, trop de vocalises spacieuses, trop de manières. Je ne suis donc pas surpris de ne jamais avoir entendu parler de leurs cinq albums à ce jour depuis 2011 ! Idem pour Action And Action dont le précédent (mini)album remonte à 2005. Va encore pour la musique mais le chanteur est trop ambitieux. Ça donne un math-noise-rock assez cogneur mais aussi bancal. Mais pourquoi pas, il faudrait en entendre plus. Cependant, comme tout ceci n'est que de la musique, finissons sur la piste de danse avec un morceau d'electro-punk de Mayors Of Myazaki pour célébrer dans le racoleur et les paillettes une nouvelle très bonne initiative de Rip This Joint records, prouvant ainsi la toujours très bonne vitalité de la scène anglaise.

SKX (25/02/2016)