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Viagra
Boys Consistency Of Energy 12'' This Charming Man/Push My Buttons 2016 Avec sept membres dans ses rangs, Viagra Boys est fortement doté en testostérone. Sept membres suédois (Stockholm) mal rasés, chevelus, ventripotents, tatoués, en survêtement, qui n'ont pas une tronche à sucer de la glace et suffisamment d'auto-dérision pour s'autoproclamer les Viagra Boys. Et il est vrai que ce nouveau groupe fait bander bien dur, donnant un plaisir long et prolongé en dépit de la brièveté du disque. Seulement quatre titres mais ils tentraînent jusqu'au bout de la nuit. Une partouze nordique avec une guitare, une basse, un synthé, un saxophone, un batteur, un percussionniste qui bidouille aussi des machines et en maître de cérémonie, un chanteur dont l'organe vocale n'a pas à prouver sa virilité. Entre Pop.1280 et S.P.U.D./Solid Gold Hell, il emmène son boys band de sa voix grondante dans les troubles méandres de sa poésie où il est beaucoup question de drogues, de défonce, d'alcool, de vomi et d'amour aussi - c'est important l'amour - sur Liquids avec une belle déclaration : Now I'm too fucked up to even see her / But I smell her feet so i know she's near. Le décor est planté. Il est follement glamour et Viagra Boys va pouvoir défourailler sévère mais avec les idées claires. Une basse forte tête qui donne le la, une guitare qui griffe avec le riff qui gicle, une assise rythmique au groove insidieux, les interventions humides du sax, quelques bidouilles d'une électronique toujours discrète, c'est Slug à la rencontre de Skull Defekts, c'est à dire un putain d'espace pour élaborer tout un tas de combinaisons personnelles et lubriques. À ce petit jeu, Research Chemicals est le grand vainqueur. La basse solide et en boucle, le gimmick de la guitare qui reste dans la tête, le rythme qui donne autant envie de danser que forniquer toute la nuit dans la moiteur d'un titre irrésistible. Les trois autres compos sont à une très courte tête derrière. Celle qui pousse au cul et donne envie de sortir le meilleur du meilleur, de surfer sur des rythmes charnels, retourner les cervelles avec des bruits vicieux, s'enivrer les sens sur une basse hypnotique, se pendre aux cordes vocales d'un chanteur viril mais correct qu'on sent à l'aise en société. Viagra Boys fait passer la pilule sans aucun problème pour un disque hybride et terriblement addictif sur lequel il est impossible de débander. SKX (14/11/2016) |