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Vagina
Town 11 Love Songs - LP Kythibong records 2016 Vagina Town : un nom comme ça, que lon dirait directement inspiré dun boulard seventies (la pornographie à son top, des chattes poilues généreusement et goulument léchées par des étalons moustachus), ne pouvait quinterpeler le vieux cochon qui sommeille (à peine) en moi. Le groupe est composé dun guitariste chanteur, dune bassiste chanteuse, dune claviériste (qui chante aussi) et enfin dun batteur. Vagina Town nest pas originaire du trou du cul du monde mais de Nantes et première bonne nouvelle ne verse pas dans le math-rock trigonométrique et tropical avec chemises à fleurs et double taping sur pédales deffets. Vagina Town cest peut-être de la légèreté voire même du festif mais cest avant tout du rock, du vrai. Du rock basique, parfois garage, des fois un peu country, toujours mélodique. Et malgré un premier titre en forme de manifeste (Weve Got The Magic), 11 Love Songs est ainsi le disque le moins prétentieux et le moins arrogant quil mait été donné découter ces derniers temps. Jai beau chercher mais je ny trouve pas ce sens de lexagération ostentatoire qui plombe presque tous les groupes revivalistes. Je ny trouve pas non plus cette cradeur en forme de cache-misère masquant manque doriginalité et panne dinspiration. Et la seule provocation du groupe semble bien être son nom, peut-être aussi les titres de certaines de ses « chansons dAmour » (I wanna Be Your Puppy ou Black Hole). Trop choupi. Je reconnais toutefois quaux premières écoutes de 11 Love Songs je ny ai pas prêté plus dattention que cela, Vagina Town me paraissant nêtre quun groupe sympathique de plus, pas vraiment exaltant pour mon petit cur défoncé ni foncièrement dangereux pour ma santé mentale déficiente. De la musique pour tâches ménagères, un truc à écouter en faisant la vaisselle ou en pliant le linge tout en dodelinant de la tête en même temps. Mais le charme discret de ce disque est particulièrement tenace, même pour les professionnels du ménage comme moi. Cela tient à pas grand-chose mais cest ce pas grand-chose qui fait toute la différence : variété des compositions Havla est du genre plutôt bruyant, Need Money chaloupé et avec lintervention de Tom Bodlin au saxophone, Chicken Space Pie countrisant, Countdown garage en diable et donc variété des approches défendant cependant toujours le même esprit, celui de faire des chansons qui donnent du baume au cur tout en préservant leur part détrangeté (Rachel et ses claviers y sont pour beaucoup, elle joue également dans les excellents mais plus poppy Pyjamarama). Le reste, si je puis dire, nest quune question de savoir-faire et malgré un enregistrement qui aurait mérité dêtre de meilleure qualité (cest dommage que les trois voix naient pas été mieux traitées) 11 Love Songs est à limage de sa pochette aussi sobre que réussie : une collection de petits joyaux multifacettes, des pépites entre garage et pop, entre terre et ciel, entre réalité et rêve. Ce nest pas demain la veille que je vais me raser la moustache. Hazam (18/12/2016) |