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sacredbones







Uniform
Ghosthouse – 12''
Sacred Bones 2016


Uniform gris, cintré dans un univers féroce, le duo New-Yorkais tapisse à nouveau les enceintes de mauvaises ondes. Après le monde parfait, voici la maison fantôme. Un espace s'éteint. Un autre s'éclaire. Seulement trois titres. Suffisant pour que la souffrance se fasse sentir. Longues projections entre deux forces brutes. Ben Greenberg et Michael Berdan. Guitare et voix. Machines et froide conscience pénétrante. Rustique boite à rythmes et postillons propulsés à la face du silence. La chair est active. Il faut trier dans les matériaux le sain du pourri. Malaxer la masse sonore dans laquelle surnage le chant rageur. L'impression que les morceaux vont plier sous leur propre crasse, vaciller sous les guitares en nage, être débordés par un solo chaotique à la fin d'un Symptom Of The Universe grouillant de samples. Riffs longs répandant leur malheur ou saccadés et épais, rythmique comme un ventilateur rouillé se mordant la queue sur le très intense Ghosthouse afin de propager en mode noise tumultueuse un air vicié de Suicide, autre duo et enfants terribles New-Yorkais à l'aura nihiliste qui se sont consommés dans les volutes d'une déperdition d'énergie après avoir tout saccager. Uniform endosse le poids de l'héritage à sa manière, fait craquer le moindre sillon, traite à l'opinel la bande-son et sort avec les mains galeuses la grosse artillerie pour fumer la moindre résistance avec une efficacité primaire et des idées saignantes. Techno, metal, noise, anarchie, fureur, force de pénétration, tous ces faits de gloire seront remis en jeu en janvier 2017 avec Wake In Fright (toujours sur Sacred Bones), un second album qui annonce la nouvelle année en fanfare s'il se révèle aussi impitoyable et urgent que Ghosthouse.

SKX (23/12/2016)