soupcans
telephoneexplosion


Soupcans
Soft Party – LP
Telephone Explosion 2015

Soupcans remet le couvercle. Un deuxième album n'arrivant pas comme un cheveu sur la soupe mais poursuivant les travaux de déconstructions entrepris sur le premier album Good Feelings et encore plus sur le EP Parasite Brain. Je ne sais pas si c'est mieux, plus noise, plus fort, plus grand, plus beau, plus poilu vu que c'était déjà pas mal le bordel mais Soupcans semble avoir franchi un degré supplémentaire dans la violence et la lourdeur.
Planant toujours au-dessus des sphères garage-punk et noise-rock, Soft Party (nouveau terme à la mode pour désigner des réunions entre filles bien élevées sauf qu'au lieu de vendre des tupperwares, ça achète des sextoys) dérive vers des pratiques scabreuses, un énorme défoulement où le raffinement ne le disputera pas à la galanterie. Ça commence à sec par un Crimes I qui plaira à ceux pour qui l'échec est une seconde peau et ça ne débande pas lors de treize titres furieusement tapageurs avec une énergie et une intensité jamais prises en défaut. Soupcans peut aller dans l'ultra court saccageant tout sur son passage (Razor Face et Murder Parade) en moins d'une minute incendiaire, façon Melt-Banana qui aurait bouffer du golgoth, à des morceaux – et là c'est une nouveauté – atteignant les cinq minutes. Young 'n' Ez et le titre qui donne son nom à l'album, lourdeur et décadence de la cadence. Soupcans se laisse pousser les poils et ramassent les cadavres. Une nouvelle corde à leur arc pour tirer des flèches vers tout ce qui se fait de plus sludge et rampant. Entre les deux, le trio canadien danse le vaudou sur un lit de grenades rock'n'roll et détraquées. Cette fois-ci, tout est au cordeau, juteux, pas de temps mort pour les faibles, abrasif à souhait. Soft Party, mon cul.

SKX (20/01/2016)