castleface

Wake Up Applauding étai le nom du morceau figurant sur le flexi accompagnant le dernier album en date Vaguely Ethnic. Totalement sauvage est la suite. Comme toujours. Le trio de Chicago enchaîne les disques et ne faiblit pas dans la violence. Après un amuse-gueule de poids répondant au nom de Frizzled, Running réalise son troisième album sur le label de John Dwyer (Thee Oh Sees). Mais abandonner sur le champ toutes notions de garage-rock, de psychédélisme fumeux et de patchouli sixties. Running est un trio punk. Point barre.
La singularité de Running réside principalement dans la sonorité de la guitare. Une guitare dopée au fuel de contrebande, pétaradant dans le fuzz et le gant de crin de quoi écorcher les tympans pour ne pas l'oublier de sitôt. Et ça marche. Avec une grosse basse bourdonnante, un batteur qui frappe dur et énergiquement, quelques bidouillages de mutants, le chant peut avoir autant de reverb qu'il veut sur les cordes vocales, la musique de Running est taillée pour la route et la vitesse avec ce brin d'étrangeté dans la démarche qui fait que ça ne passe pas inaperçu. Wake Up Applauding est un disque qui fait bloc, répétitif, jusqu'à l'aliénation sur Ghost Bag. Running n'a jamais été le genre à dénicher la petite mélodie qui fera relever le sourcil. C'est un travail de sape. On pourrait leur reprocher que chaque titre manque de personnalité par rapport à son voisin de palier. C'est à la force d'écoutes répétées que Wake Up Applauding marque ses différences et affiche ses subtilités, n'hésitant désormais plus à titiller les cinq minutes sur No Wave Jose et Art Seen pour un plaisir accru de répétitions malsaines, jambes écartées et regards de dingues.
Depuis leurs débuts, Running a gagné en consistance et en pertinence. Wake Up Applauding est à ce jour leur plus belle brique dans la fenêtre, un condensé de rage de la part d'un trio maîtrisant de mieux en mieux son sens aigu du rock et du bordel.

SKX (27/01/2016)