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Sacré bestiole que ces Punching Swans. Un trio qui a fait son nid dans le comté du Kent en Angleterre et Nesting est déjà son troisième album. Dans un monde parfait rempli de présidents blancs, blonds et plein aux as, Nesting serait sur toutes les lèvres. Oui, je sais, c'est sale mais Punching Swans n'est pas là pour conter fleurette et se faire emmerder. Ni pour se faire plumer bien que tout l'album tourne autour d'histoire de coucous, de gazouillis pas très catholiques et d'un type qui vit dans les bois et voudrait se transformer en piaf. A vrai dire, j'ai pas tout compris ce qui est raconté dans les 16 pages du livre accompagnant le CD (j'ai pas fait l'effort non plus) qui existe aussi en version normale mais les dix titres m'ont instantanément parlé.
Chaque morceau est quasi un tube, avec de fortes identités en plus d'être de fortes têtes, regorgeant suffisamment de riffs et de rythmes pour chasser toute la grisaille de l'Angleterre. Pensez à McLusky, Protomartyr, Fire Engines, Trumans Water, tout ce qui peut faire croire à des groupes bruyants, ludiques, piquants, écrivant de brillantes chansons qui s'écoutent en boucle.

Une bestiole pas facile à mettre en cage, volant dans les plumes du noise-rock pour le décongeler, d'art-rock trépidant et sans prise de tête, à l'énergie constante, frénétiquement vivifiant, acéré, excentrique, catchy sans jamais céder du terrain à la légèreté. Le batteur taquine nerveusement la caisse claire qui est centrale dans la perception de Punching Swans, insufflant un mouvement aussi vivement percutant qu’entraînant, créant une dynamique bien à lui, voir amusante comme sur l'introductif Cuckoo Cuckold K-Killed. Les chants peuvent se révéler psychotiques ou débiles comme sur Headless Chicken qui ne contient que des cris d'indiens dansant autour du totem. Les morceaux sont convulsifs, mordants (Pecked To Death, hymne noise plus sombre que la moyenne), coulent de source (Ovulations ou le morceau final Flight qui s'envole seul dans les airs de l'évidence mélodique), teigneux (Man Nest) ou impétueusement dérangés, des machines à idées, à riffs déconcertants, une collection de rythmes accrocheurs et génialement inspirés.
Et surtout, un trio affichant une joie de jouer communicative, trois mecs qui ne se posent pas de question, étalent tout leur talent de musiciens en toute simplicité et font afficher un grand sourire sur la tronche de l'auditeur qui ne demandait pas tant de bonheur. Plus jamais je ne jetterais de cailloux sur les oiseaux. Du grand art.

SKX (17/11/2016)