palehorse
truthseeker
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Palehorse
Looking Wet In Public LP
Truthseeker 2016
C'est ballot,
je viens à peine de découvrir ce groupe que c'est déjà
terminé. Born in London in 2000. Died in London in 2016.
Trois albums précédents, un EP, jamais entendu parler. En
même temps, on me glisse dans l'oreillette que c'est leur meilleur
album. Je vous laisse vérifier par vous même sur leur bandcamp
où tout est écoutable, là, tout de suite, toute ta
vie étalée en une poignée de clics. Pour ma part,
je me contenterais à jamais de ce Looking Wet In Public
comme si c'était un dieu unique, un objet d'adoration au milieu
d'un monde en ruine.
Looking Wet In Public est un album à part qui frôle
tous les genres pour les illuminer de l'intérieur et faire preuve
d'originalité. Hardcore, noise, metal, doom, l'extrême à
tes pieds pour engendrer un animal différent. Il ne faut pas se
laisser effrayer par le chant diabolique, cette haine pure éjectée
les dents serrées. Au contraire, se laisse porter par le souffle
du Malin, cette désespérante frustration se répandant
comme un liquide chaud sur tes cuisses, une atmosphère aliénante,
étouffante alors qu'un groupe de cet acabit n'a jamais proposé
autant d'espace dans les interstices de sa violence. Il y a du Moe
dans leur musique, voir du Arabrot,
à leur manière, dans cette articulation des instruments,
de la punition qu'ils infligent tout en laissant une chance de s'en sortir,
ces respirations malsaines transportant dans un monde parallèle
peuplé de noirs desseins, cet espace qui fait peur avec comme une
ombre épaisse qui rode dans ton dos.
La seule écoute de Lambs Of The Laughter suffit pour être
soumis à leur religion de damnés. Presque neuf minutes d'une
transe intense, au ralenti, se voir tomber et ne pas pouvoir arrêter
la chute avec les effets planants d'un synthé lugubre, des samples
dérangeants de voix grouillantes et ces lourdes lignes de basses
hypnotisantes. Car Palehorse, c'est aussi une infinie lourdeur. Point
de guitare mais deux basses en échange. Chaque note tombe comme
une enclume, ne s'épargnant pas pour autant une approche mélodique.
Et surtout, elles font des ravages dans les curs, trouvant sans
cesse des accroches méchamment scotchantes. Un jeu terrible. Jamais
un bruit de trop. Palehorse calcule, tempère ses ardeurs, donne
de l'ampleur et nouvelle norme à la puissance, le noir brille plus
intensément. Palehorse joue avec les nerfs, s'amuse de la tension
sous-jacente qu'il crée, magnifie les profondes explosions souterraines,
fait trembler les fondations des chapelles musicales et termine par un
pervers locked groove sur 1893.
Six titres titanesques. Dommage, vraiment dommage que ce soit fini mais
Palehorse s'offre une sortie par la grande porte.
SKX (22/11/2016)
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