nearlydead
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Nearly
Dead
Drop Of Red LP
Geriatric 2016
Presque mort mais respire
toujours. Alors que l'on croyait ce groupe canadien à l'article
de l'agonie à la suite d'un premier album
qui puait la décrépitude et la maladie, Nearly Dead revient
avec Drop Of Red. Le jaune pisseux laisse place à une touche
de rouge. Drop Of Red est-il le signe que l'espoir revient ? Que
le sang symbole de vie va couler à nouveau dans les veines d'un
groupe dont il est difficile de savoir si c'est une provocation morbide
ou du sérieux et qu'une des personnes du groupe a vraiment morflé...
Le sexe flasque sur un lit d'hôpital a été remplacé
par des photos de vieux aux membres vigoureux. Les doux messages aux infirmières
se sont effacés au profit d'une sélection de petites annonces
interdites au moins de soixante ans. Où il est beaucoup question
de succion, de cuir, de fouets et d'amour déviant à la maison
de retraite. Tournez manège mais pas trop vite. Et avec des clous
de préférence. C'est donc gonflé à bloc que
Nearly Dead entame sa seconde thérapie par la musique. Une rémission
qui se fait toujours sous les saints auspices de Saint Brainbombs.
Indécrottable Nearly Dead. Ils savent tout ceux qu'ils doivent
aux Suédois. Ils l'assument totalement. Maladivement. Il est donc
inutile d'aller chercher ailleurs le bonheur. Les douze titres malaxent
la même chair putride arrosée de liquide blanchâtre
et incertain. Le niveau de grésillement et de nuisance monte d'un
cran. L'air est plus irrespirable que jamais. La répétition,
à son paroxysme, de morceau à morceau, noue le cou. La trompette
convoque le diable. Le chanteur raconte ses saloperies avec un calme glaçant.
Et tout ça sur l'air de j'en ai rien mais alors vraiment rien rien
à foutre. Nihiliste et primaire. Nearly Dead, c'est toujours aussi
sale. C'est à prendre ou à laisser. La mort attendra encore
un peu.
SKX (24/03/2016)
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