multicult
powertakeoff
learningcurve


Multicult/PowertakeOff
Split 7''
Learning Curve 2016


Vinyle trois couleurs qui ne se mange pas entre deux groupes qui ne se sont jamais gênés pour faire du gros boucan. Alors que Multicult vient de sortir un nouvel album (Position Remote sur Reptilian records), le trio de Baltimore s'est fendu d'un inédit à l'aube de l'été. Repeating Decimal Point Of Trauma n'est pas seulement un long titre par le nombre de lettres qui le compose mais surtout par les minutes qui défilent. De mémoire de fan qui s'est enquillé tous les disques de Multicult depuis sa naissance en 2010, jamais un de leur titre n'avait atteint les cinq minutes dix. Et ça leur va admirablement bien. Multicult fait durer le plaisir avec leur groove reconnaissable entre mille, avec le goût de ferraille dans la bouche de la guitare râpeuse, relance à chaque fois là où les compos habituelles s'arrêtent, rajoute de la pression et un surplus de rage dans le chant, voir un surplus de rage tout court. Ce morceau a de l'épaisseur et de la cuisse. Il est fortement conseillé d'en prendre une belle tranche.
Avec powertakeOff, ça monte d'un cran dans la lourdeur et la troisième dimension. Leur premier album était une drôle de bestiole difficilement étiquetable. Les trois titres enchaînés de ce split confirme le potentiel hautement nuisible du trio tout en augmentant la dose de l'intérêt. PowertakeOff latte. Et pas que le plancher. Mur de basse, mur de batterie, guitare qui couine dangereusement ou se prend pour une sirène, dès l'introductif Broken, la messe est dite et elle va être saignante. Triturations sonores pour faire le liant avec Nick's Revenge et So, This Is What It Is Like At The End sans que l'on sache vraiment où se situent les frontières de chaque titre. Ce qui compte, c'est le déluge, le caractère répétitif des mesures rythmiques qui t'enfoncent plus bas que terre, le chant de prédicateur timbré du bassiste, la guitare qui plonge dans les graves. PowertakeOff ne se montre encore une fois pas très catholique dans son noise-rock. Et c'est un vrai bonheur de païen.

SKX (29/08/2016)