moe
conradsound

Moe aime donner mal à la tête à ses auditeurs. Et je ne parle pas que de la musique. Oslo Janus était le nom de leur deuxième album publié en 2013. Sauf que là, il est précisé III entre parenthèse. Et encore, ce n'est pas indiqué sur le digipack cartonné mais uniquement sur le site du label. Comme la pochette de ce troisième volume est quasi identique à celle du premier, le doute était permis. Surtout qu'entre temps, un Oslo Janus (II) est sorti. Mais là, il s'agissait vraiment de la réédition (avec là encore une pochette légèrement différente) de la première version, titre pour titre. Vous avez suivi ? Attention, interrogation écrite à la fin de cette chronique.
Oslo Janus (III) est donc bien un nouvel album des norvégiens de Moe. Quoique là encore, le doute est permis. Cinq nouveaux titres enregistrés au Japon mais qui sont tous instrumentaux et semblant être le fruit de longues et impossibles improvisations. Le mal de tête est plus que jamais présent. Un album spécial donc, qui se démarque fortement des trois précédents. Plages bruitistes qui n'en finissent pas, drones de fin du monde qui n'apportent rien, coups de marteaux erratiques qui envoient à l'échafaud, larsens à pleurer, fréquences de basse énormes tapissant le calvaire pour mieux se faire ratatiner les dernières résistances. Pénible fardeau. Le meilleur moment reste finalement les huit minutes cachées à la fin du dernier morceau Fukushima (qui en fait 38 en tout mais rassurez vous, il y a un grand blanc au milieu). La bassiste Guro Skumsnes Moe retrouve la voix. Et nous, on retrouve un peu le Moe des trois albums précédents, celui qui nous fait rêver - ou cauchemarder, c'est selon - quand le trio fait trembler les fondations du noise-rock au lieu d'en repeindre les murs d'une couche de bruits très dispensable.

SKX (13/05/2016)