meatwave
sideonedummy

Je ne sais pas s'il faut voir dans la pochette et le titre de l'album un hommage au Dark Side Of The Moon de Pink Floyd mais le Delusion Moon de Meat Wave va autrement vous botter les fesses. Ce disque, c'est comme les cacahuètes, une fois commencé, plus possible de s'arrêter. L'addiction est fulgurante. Meat Wave, un trio à l'approche on ne peut plus basique, un cas d'école qui fait les choses comme les grands livres du rock lui ont appris. Couplet, refrain, des mélodies qui restent dans la tête, trois minutes en moyenne pour s'exprimer sauf que le trio de Chicago a mis la barre de la qualité à un niveau indécent.
Sorte d'indie-rock punky dont chaque titre est un feu d'artifice à l'instar de Shotmaker, Kurt ou Hot Snakes, chaque composition plus excitante que la précédente alors que ça démarre pourtant sur les chapeaux de roues avec Delusion Moon, en insistant bien sur le Moon qui se prolonge outrageusement, comme si Meat Wave allait nous la promettre. Et ça tombe bien, c'est exactement ce qui se passe. Sur ce deuxième album, Meat Wave a mis toutes ces plus belles mélodies, celles qui tuent avec un large sourire, avec ce qu'il faut de dureté pour pas que ça fonde dès les premières chaleurs. C'est véloce, lumineux, direct et rempli de finesses. La basse de Joe Gac fait des ravages tout en souplesse. Le chant du guitariste Chris Sutter possède cette pointe de sarcasme et de morgue qui donne du relief et le batteur Ryan Wizniak est increvable. La chronique de ce disque pourrait être qu'une longue énumération des treize morceaux tous sacrifiés sur l'autel de l'efficacité rédemptrice et du song-writing cinq étoiles. De Sham King au dernier The Gay Contempt, en passant par Sinkhole, Reunion, Witchcraft ou Network, c'est un festival éhonté d'hymnes punks jouissifs à mort, inventifs derrière les trois accords de base et d'une très grande classe. Alors le mieux, c'est de vous enfiler sans plus tarder cet album incroyable aux allures de classique déconcertant, un vrai shoot de bonheur pour atteindre la lune.

SKX (03/01/2016)