llnn
pelagic
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LLNN
Loss LP
Pelagic 2016
Il est bien
acquis que désormais, pour entendre une musique un tant soit peu
originale, il faut se lever de bonheur. LLNN ne va sûrement pas
prétendre le contraire. Après, tout réside dans le
talent du groupe pour faire oublier les lourdes influences et la capacité
à continuer de filer le frisson malgré l'héritage
et le style largement embouteillé qu'il a décidé
de suivre. Et je dois dire que j'ai été assez bluffé
par le premier album de ce groupe danois.
LLNN pratique le mélange aussi explosif que bouché du metal/hardcore/sludge,
celui que Neurosis, Breach ou les tout premiers Cult Of Luna avant qu'ils
ne fassent du Pink Floyd ont su si bien manipuler jadis. Le truc qui te
pète littéralement à la tronche avec une force incommensurable,
une violence suffocante tout en prenant aux tripes et en donnant de l'espace
à leur odyssée épique. Les quatre Danois maîtrisent
à la perfection la recette, insufflant une dose de rage supplémentaire
et de noirceur nihiliste en sous-couche impénétrable à
l'érosion. C'est sans compromis mais les six titres pour une petite
demi-heure passent sans coup férir. L'équilibre entre les
monstrueux coups de butoir. Les ralentissements de cadence. La lourdeur
insondable. Les synthés idéalement intégrés
qui font le liant tout en apportant des sonorités futuristes. Les
bouts de riffs mélodiques. Le chant profondément écorché
et la lumière, même noircie ou violemment crue ressortant
de ce gouffre. Cognez vous la fureur incandescente de Monolith,
les cinq minutes du captivant Calamity ou les sept du varié
et homérique Loss et la vie paraîtra toujours aussi
absurde mais au moins, tu te seras bien défoulé. Loss
mais pas pour tout le monde.
SKX (11/07/2016)
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