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Le Cercle Des Mallissimalistes
Bélibaste De Cocagne/Le Moire - LP
Les Potagers Natures, Kythibong, Et Mon Cul C'est Du Tofu ? 2015

Il n'est jamais trop tard pour parler d'un disque. Jamais. Un an que ce disque a vu le jour. Un an pour que les méandres de cet étrange disque de cet étrange projet n'atteignent un esprit fatigué au temps de réaction très lent. Le Cercle Des Mallissimalistes, un collectif à géométrie variable tournant plus ou moins autour du label bordelais Les Potagers Natures avec des membres de groupes toujours actifs ou qui ont passé l'arme à gauche. En vrac : France Sauvage, Api Uiz, Chocolat Billy, Chausse Trappe et Glen Or Glenda, la liste n'étant sans doute pas exhaustive. Un Cercle qui a inventé une histoire à dormir debout. Une histoire écrite au verso de la pochette et reprise en chœur par une multitude de chroniques/descriptifs qui ont foncé tête baissée dans le tas comme une charge de CRS en mal d'amour. Plus c'est gros, mieux ça passe. La désinformation a encore de beaux jours devant elle. Mais cette histoire est sublime et tellement bien faite que le mythe mérite d'être entretenu.
Le mouvement mallissimaliste avait déjà accouché d'un premier chapitre en 2010. C'était sous le nom de Wolgrang Tachesky, compositeur russe fantasmé et son oeuvre Le Festin De Sang. Le Cercle revient cinq ans plus tard pour apporter la parole subliminale de Bélibaste De Cocagne, ses ondes funestes et magnétiques sur trois longs titres. La face A s'appelle Comme Un Porc. Cinq musiciens en transe actionnant guitares, batterie, cuivres multiples, synthés, électroniques bourdonnantes, harmonium et voix de l'au-delà pour faire ressurgir les fantômes de villes industrielles et d'anciens rites shamaniques lugubres. Effets de contraste changeant avec la déformation d'un objet, indépendamment des effets d'ombre. La lumière vacille. Comme Un Porc, un quart d'heure à se répandre dans la fange envoûtante de dissonances domptées, de répétitions aliénantes, d'une mélodie sinueuse traçant un chemin électrisant à travers une jungle foisonnante d'arrangements subtils et inquiétants.
Face B, deux titres s’enchaînent. La Vierge Noire et Enterré Vivant. La transe repart de plus belle. Les cuivres débarquent. Les incantations gagnent en force. Puis la mort rôde avant que les explosions tirant vers un lyrisme sauvage envahissent les sillons. Les esprits repartent finalement dans ce monde parallèle dans lequel Le Cercle Des Mallissimalistes règne en maître absolu, roi de l'inconnu. Il paraît qu'en concert c'est encore meilleur. Je veux bien le croire.

SKX (30/05/2016)