thek
jauneorange



The K.
Burning Pattern Etiquette - CD
Jaune Orange 2015

Le premier album de The K. faisait bien sentir que c'était pas le genre de groupe à se laisser attraper facilement. Les genres musicaux, les étiquettes, les chapelles, les intégristes de tout poil, toutes ces conneries, c'est vachement superficiel. Après tout, si cet album s'appelle Burning Pattern Etiquette, c'est qu'il doit bien y avoir une raison.
Avec ce nouvel album, The K. brouille encore plus les pistes. Non seulement parce que le trio belge propose toujours un mélange de pop, de noise, de rock et autres qualificatifs de l'entre-deux mais surtout parce que The K. n'est plus la boule de furie de My Flesh Reveals Millions Of Souls. L'énergie, sans en manquer, s'est tout de même largement diluée et le son, sans être devenu d'une propreté immaculée, a perdu de son abrasion. The K. a essayé de tempérer ses ardeurs, d'aérer le propos, d'éclairer ses compositions par des accroches plus catchy, diminuer la fréquence de frappe et ne plus hurler comme un sauvage sous la lune.
Hélas, quand la folie, l'urgence et les sales manières sont en berne, The K. ne possède pas un talent mélodique suffisant pour compenser la baisse d'intensité et Burning Pattern Etiquette manque de souffle. De nombreux morceaux à l'aura plus pop et moins tendus ont du mal à passer, c'est à dire à peu près toute la première partie de l'album avec des titres comme Flatter Me, Prude et The Mermaid Of Venice. Pire, le chant extraverti de Sebastien von Landau qui était un des points forts du précédent album se révèle parfois pénible comme sur Delusive Meaning. Trop de manières, trop de calculs, voir de grandiloquence alors qu'à deux ou trois reprises, The K. fait mouche comme sur le plus punk Priggish, Sleeper Hold ou le flippant Pink Hiss placé en bout d'album et sortant du lot. Pour autant, l'écoute est loin d'être pénible mais je ne retrouve pas mes billes. The K. rentre dans le rang.

SKX (13/01/2016)