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Helen
Money Become Zero CD Thrill Jockey 2016 Helen Money sortait officiellement hier son quatrième album, Become Zero (sans oublier un album avec Jarboe l'année dernière). Un violoncelle et de multiples possibilités. Parce qu'on sait tous qu'un album avec uniquement du violoncelle, c'est pas humain. Ces possibilités se nomment Jason Roeder (le tambour battant de Neurosis), la pianiste Rachel Grimes (surtout connu au sein du groupe Rachel's) et le producteur Will Thomas qui a fourni la banque sonore. Car il n'est pas anodin de citer le producteur. Helen Money (Alison Chesley dans la vraie vie) a décidé de se passer des services de Steve Albini qui avait mis en boite le très bon Arriving Angels et donc de quitter le monde de l'analogique pour celui du numérique, des overdubs, des samples et des sons MIDI. La palette sonore d'Helen Money s'enrichit, les possibilités encore plus, elle qui n'était déjà pas avare d'effets sur son violoncelle amplifié. Le son garde profondeur et sourde puissance tout en étoffant la variété des ambiances. Pour le meilleur et pour le pire. Qui n'est pas vraiment pire mais il flotte sur Become Zero un parfum pas aussi galvanisant que sur son prédécesseur. En quittant le label metal Profound Lore pour Thrill Jockey (qui correspond certainement mieux à ses aspirations artistiques), Helen Money a donc également mis en veilleuse son approche plus rock pour se diriger vers un esthétisme musical contemporain et expérimental plus prononcé. Des morceaux emprunts d'une plus grande tristesse suite au décès des parents d'Alison Chesley depuis Arriving Angels dont le titre prend ainsi une dimension particulière. Become Zero se fait grave et douleur. Seulement deux titres bénéficient des services des percussions de Roeder, Become Zero et surtout Leviathan avec ce violoncelle qui sonne comme une guitare, retrouvant un grain, une épaisseur et une attaque plus franche qui font plaisir à entendre. Pour le reste de l'album, le violoncelle perd de sa fougue et se la joue plus classique. Le piano n'est pas avare d'interventions et de sombres mélodies et Become Zero s'envole dans les limbes d'une musique contemporaine un peu trop propre sur elle, voir ennuyeuse à l'instar des presque neuf minutes du très aérien Radiate et son sample de churs d'angelots qui n'en finit pas et termine nulle part. Blood And Bone et Vanished Star sont également deux morceaux trop épurés, voir solennels et ce qui voudrait se faire passer pour beau marque plutôt une élégance assez froide. Le violoncelle sait parfois retrouver son mordant et son intensité comme sur le titre d'ouverture Every Confidence et le final Facing The Sun avant de retomber dans une espèce de musique de chambre pour jeunes filles mélancoliques. Une musique bien plus arrangée que par le passé, des compos en général plus affectées avec une aura de musique classique et l'impression qu'Helen Money n'a pas seulement changé de label, elle a aussi changé de public. Dommage. SKX (17/09/2016) |