haan
kaoskontrol


Haan
Sing Praises – 12''
Kaos Kontrol 2016

Le label finlandais Kaos Kontrol est connu pour son goût prononcé pour les musiques lourdes, noise et qui font trembler les fondations de n'importe quel bâtiment soumis aux normes parasismiques les plus drastiques. La signature d'un nouveau groupe est donc une très bonne nouvelle pour tous les spéléologues en herbe.
Haan vient de l'autre coté de l'Atlantique, du coté de New-York, a été enregistré par Andrew Schneider (Pigs, Unsane et bien d'autres poètes de rues), ce qui doit raisonnablement déjà vous donner une idée de comment vont sonner les quatre titres de Sing Praises. Quatre titres qui datent de 2014 mais dont le seul support pour frimer était une vulgaire cassette. Heureusement, Kaos Kontrol avec ses oreilles très avisées traînait par là et leur offre désormais un joli écrin vinylique.
Alors oui, la basse pèse trois tonnes. Le chanteur est à l'origine de la disparition des mammouths. Le moindre coup de baguette fait rappliquer dare-dare tous les sadiques de la terre. C'est monstrueusement lourd et joyeusement planant comme un bombardier en mission sur un ville syrienne. Bref, Haan ne met pas les pieds dans le désert, les rues sont très fréquentées et si tu ne vois rien venir ma sœur, Haan ne peut plus rien pour toi. Le soleil poudroie et l'herbe verdoie pour le heavy-noise-rock qui a le vent en poupe ces derniers temps. Mais Haan ne sont pas benêts et savent diversifier la donne, enrichir leur terreau de base à la sulfateuse à grains qui a pour nom stoner, hardcore et germes baveuses et sales comme du sludge des campagnes. L'engrais est explosif.
Quatre titres qui sont donc de toutes les batailles. Ça vit là-dedans, le sang est rouge presque noir, grumeleux. Ça ne donne pas toujours dans la finesse, vous pensez bien, certains accents sont un poil trop stoner mais on ne peut reprocher à Haan de tenter d'insuffler un vent de chaleur torride avec le ventilateur à torgnoles et un brin de folie incontrôlable. Des mid-tempo fortement marqués et de sombres passages à l'effroi calculé apportent de la beauté froide à ce paysage dévasté (War Dance) mais c'est quand la face B se présente avec le seul Pasture/Abuela que les muscles se tétanisent. Huit bonnes minutes d'un long voyage dans les méandres de la bête. Haan montre toute l'étendue de son savoir et, dans un très fort rush final, montre qu'il va falloir compter sur eux dans le monde sans pitié du noise-rock toutes catégories confondues. Sacré bougre d'Haan.

SKX (19/10/2016)