gewalt
slowboy
inacar

Surrogat n'est sûrement pas un nom qui dit grand chose à grand monde. A l'époque déjà (1994-2002), ce groupe allemand n'avait jamais déchaîné les passions. Deux disques, les deux premiers, traînent sur les étagères. Ce n'est que maintenant que je m'aperçois que trois autres albums ont suivi. C'est dire. J'en garde pourtant un excellent souvenir. Surrogat semble cependant avoir eu encore de bons moments comme ce morceau extrait de Rock, leur quatrième album, dans la grande famille Shellac and co.
Gewalt est donc le nouveau projet du guitariste-chanteur de Surrogat. Patrick Wagner s'est entouré de Yelka Wehmeier (guitare), Helen Henfling (basse) et d'une boite à rythmes pour une configuration 100% Big Black. Le sexe féminin en plus et en position de force. Mais c'est ce même sentiment d'animosité et d'agressivité qui transpire de Gewalt. Avec un voile grisâtre crépitant de bruits et de distorsions aveugles. Ce qui tombe sous le sens puisque Gewalt peut être traduit par violence. Transe, folie, Szene Einer Ehe n'atteint pas encore ce paroxysme comme le suggèrent ces images mais comporte assez de germes pour mettre mal à l'aise. Quand à Pandora, le trio a suffisamment payé de sa personne pour que cette séance d'auto-flagellation ne laisse pas insensible. Wagner s'époumone comme au premier jour. Les rythmes s'abattent droit, cadence marche ou crève. Les seize cordes forment un amas compact et ne font pas de pitié. C'est bon comme du vieux Unsane tout crade. Gewalt a déjà tout pour se faire un nom.

SKX (22/05/2016)