fosterbody
diabolical

Foster Body est une nouvelle entité en provenance de Salt Lake City. Ce qui est assez surprenant quand on envisage la musique sous un angle géographique. Encore plus aux États-Unis où chaque ville/région possède plus ou moins son identité musicale, sa propre scène. Foster Body, on les imagine sorti de la cote est, d'un endroit plus arty comme New-York, des mégalopoles grouillantes et suintantes de stress urbain ou bien de l'autre coté de l'Atlantique, depuis n'importe quelle ville anglaise. Mais jamais sous le soleil aride de l'Utah dans une ville qui en plus n'est franchement pas réputée pour être la Mecque de la musique. Juste de quelques mormons.
Foster Body pratique un post-punk angulaire et dissonant. La filiation éternelle Wire/Gang Of Four, le son de guitare clair, maigre et tranchant, les trépidations rythmiques de The Feelies, vaguement dansantes, et une intensité générale plus franche du collier renvoyant parfois aux trop méconnus Surplus 1980. Le chant principal de Robin Banks souvent soutenu dans un va-et-vient régulier, voir secondé, par la bassiste Dyana Durfee, donnent un angle d'attaque plus mordant à leur post-punk, rappelant à tout le monde que ce groupe est Américain et non Anglais. Foster Body envoie du morceau court et cassant, avec de l'espace entre chaque instrument mais jamais de temps mort. C'est tendu comme un Spray Paint sans la touche rock. C'est blanc et sec. Les chants sont énervés. La frénésie guette. Si vous aimez les lignes de basse qui sonnent et rebondissent avec un doigt et deux cordes, vous allez adorez. Et comme Foster Body n'a pas oublié d'accoucher avec ferveur de compositions fines et malicieuses dont certaines vont passer l'été (bien que tout l'album se tienne remarquablement et fasse corps) à l'instar de Listen, You Were Not You ou Touching & Moving développant une musicalité et des mélodies plus élaborées et longues en bouche, on se retrouve en compagnie d'un premier enregistrement très accrocheur pour un groupe avec qui on prend volontiers rendez-vous pour la suite.

SKX (18/05/2016)