fetalpig
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Fetal
Pig
Autopia LP
Self-released 2011
Je ne vais
pas vous la faire à l'envers. Ce disque qui date de 2011, je viens
tout juste de le découvrir. Et je crois bien qu'à cette
époque, la terre entière était passé à
coté de ce disque. Il faut dire que Fetal Pig n'a pas une histoire
simple et cultive la discrétion. Une formation remontant à
1995 avec de multiples changement de personnel avant d'arriver à
sortir un modeste EP déjà très largement passé
inaperçu et puis disparition totale des écrans radars. Et
en 2010, Fetal Pig remontre le bout de son groin. La roue tourne à
nouveau pour les frères Hutchinson (Dan, guitare-chant et Jeff,
batterie), soit le noyau historique du groupe qui, avec l'aide du bassiste
Chuck Hoffman, sortent Autopia par leurs propre moyens dans leur
Iowa natal, à Des Moines. Ou comment tout faire pour que personne
ne s'aperçoive de votre existence.
Hélas pour eux, cet album a fini par tomber dans nos mains et il
ne va pas se transformer en frisbee. Ce n'est pas pour autant qu'il est
facile à attraper ce disque. Des courants contraires traversent
Autopia. L'instrumental d'ouverture The Dawning Of Autopia fait
songer à Sonic Youth. Le second morceau Inside The Pyramid
penche du coté de No Means No. Et donc quelque part entre les deux
se trouve Fetal Pig. Avec une balance s'inclinant tout de même plus
vers le groupe des frangins Wright qui viennent de définitivement
prendre une retraite bien méritée. La section rythmique
n'a pourtant pas la maestria de No Means No. C'est dans le chant ou la
façon de poser sa voix, certaines harmonies ou ambiances, je sais
pas trop en fait mais il flotte dans l'air un parfum de No Means No, il
est insidieux, persistant et revient souvent hanter les sillons d'Autopia.
Mais la guitare peut également se lancer dans des tirades bruyantes
et mélodiques, fricoter dans de longs passages instrumentaux sans
que cela nuise à l'équilibre général. En fait,
vous l'avez bien compris, vous n'êtes pas si cons que ça,
tout ça ne sont que des bornes pour ne pas vous perdre dans l'océan
sonore cosmique parce qu'au final et bien que Dead Kennedys aurait pu
se rajouter à la liste, Fetal Pig en ressort un truc personnel
et carrément prenant.
Du punk-rock avec de l'angularité et de la mélodie. De l'urgence,
des riffs inspirés, un basse-batterie qui ne donne pas sa part
au chien. C'est sec, généreux et plus d'une fois, les morceaux
sont pas loin d'être fabuleux. New Apostles et son long breag
instrumental à la guitare et le rythme tout en tension, Identity
Crisis, Meaningless, c'est de l'or en barre, des titres qui
défilent avec vitesse et virtuosité. C'est à se demander
comment on a pu échapper à ce disque en 2011. En plus des
huit morceaux pressés sur le vinyle, vous avez droit avec le coupon
de téléchargement à deux titres supplémentaires
qui ne sont pas de vulgaires pièces rapportées. Et pour
ne rien gâcher, Fetal Pig fournit des paroles concernées
pour réfléchir sur notre condition de pauvre humaine dans
cette grande lessiveuse capitaliste et une bande-dessinée de 18
pages de Nathan Thrailkill. Il n'est jamais trop tard pour se procurer
un grand disque.
SKX (29/09/2016)
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