fakelimbs
dongiovanni

Est-ce que vous voulez encore une bonne dose de rock'n'roll noise fiévreux dans les veines ? Parce que Fake Limbs sont des patrons dans le genre. Matronly porte la culotte d'un rock burné et dur sur l'homme. L'album précédent The Power of Patrician Upbringing montrait déjà une belle effervescence. Matronly reprend les bases mais le son se tend. La généreuse guitare se fond dans le paysage. La rythmique prend du muscle et un peu les devants. Ce sont pourtant les mêmes personnes, le même lieu d'enregistrement (l'Electrical Audio à Chicago, l'antre d'Albini mais c'est une nouvelle fois Jon San Paolo derrière les manettes), c'est juste que Fake Limbs a plus que jamais les crocs. Le fait que le guitariste en fasse moins (à deux, trois exceptions près) aide également à cette impression de tension accrue, de baston sans coup gratuit, de champion de la précision sans la froideur qui va avec. Fake Limbs reste une entité rock'n'roll abrasive, toujours dans la lignée de The Stnng en plus direct, avec un enregistrement qui crépite et pas net sur les bords ainsi qu'une guitare qui n'a pas oublié comment jeter de l'huile sur un barbecue (et à qui le groupe continue de lui octroyer son solo de guitare réglementaire de dix secondes à la fin de Hotdoghotdoghot). Le flot/flux du chanteur surfe sur les crêtes, remplit les creux, palabrant sur ses problèmes de cœur brisé et ses voisins avec toute la force d'un postillon balancé par un canon de 76 millimètres. En toute logique, Fake Limbs devrait donc continuer d'apporter chaleur et stabilité dans les foyers avec un solide troisième album confirmant tout le potentiel incendiaire d'un groupe devenant une valeur sûre.

SKX (02/12/2016)