theconformists
aagoo
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The
Conformists
Divorce LP
Aagoo 2016
C'est un peu, toujours, beaucoup la même chose avec un album de
The Conformists. Six
ans que le groupe de St Louis n'avait rien foutu. On les retrouve comme
si c'était hier. Avec seulement six malheureux nouveaux titres.
Un par année. Soit à peine plus de trente minutes. Dont
six qui ne sont qu'un long drone ennuyeux sur les treize minutes que fait
Meow. On ne change pas The Conformists. Impitoyables et magnifiques
branleurs qui se foutent de tout et surtout de notre avis. Et encore plus
de chercher à évoluer. A faire différent. The Conformists
est donc totalement conforme à ce qu'on pouvait en attendre.
Leur noise-rock est un conglomérat de notes, de rythmes, de voix
ayant leur propre vie, en dehors des manuels. On ne sait pas quand finit
un morceau et quand le suivant commence. Une partie de mécano dont
toutes les pièces se ressemblent. Eux seuls comprennent l'assemblage
pour accoucher d'une musique qui tient miraculeusement debout. Un mystère
de la nature. Chacun des musiciens joue de son coté et retombe
immanquablement sur ses pattes, tous ensemble. A faire fuir les fans de
Shellac qui se sont de toute façon mis à la pétanque
depuis longtemps. La folie guette toujours chez The Conformists mais ils
mettent les garde-fous nécessaires. Des fulgurances, aussi courtes
que jouissives pour maintenir l'auditeur dans leur giron, des bouts de
riffs carrés avec un semblant d'harmonie pour garder l'esprit sain,
des uppercuts au ralenti, de ceux qu'on sent venir mais qu'on sait pas
quand ils vont exploser à la tronche pourtant sans cesse sur le
qui-vive. Un groupe expert en répétitions stressantes, en
subtils décalages qui font croire à du surplace, en violence
contenue, en coups d'éclats insinuant l'angoisse. Et un chanteur
à multiples personnalités pour compléter ce tableau
qui n'en finit pas de se mouvoir sans jamais arriver à se fixer
sur une structure stable et rassurante. Ça ne tourne pas rond chez
The Conformists et pourtant, tout est parfaitement à sa place.
Je ne saurais dire si ce quatrième album est encore meilleur que
les précédents. Je ne vous cache pas qu'une certaine lassitude
avait d'abord pointé son vilain museau. Divorce est un disque
ne marquant aucune rupture et sans surprise mais The Conformists a le
mérite d'en sortir de manière très espacée.
Alors comme le groupe maîtrise son art à la perfection, qu'il
est encore capable de faire frissonner dans toute sa splendide bizarrerie
des morceaux persuasifs et bagarreurs, on va se dire que c'est encore
bon pour cette fois-ci, le divorce n'est pas consommé. Et les vieux
couples vont adorer.
SKX (07/06/2016)
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