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Cured
Pink
As A Four Piece Band LP
R.I.P Society 2015
Ça fait un petit moment que j'essaye de m'enfiler le premier album
des Australiens de Cured Pink. En vain. Alors j'ai fait une pause. J'ai
remis ça. Et toujours pas. Pourtant, sur la seule foi d'un single,
les espoirs les plus fous étaient permis. Projet solo à
la base, Andrew McClellan s'est entouré de trois autres musiciens.
D'où le nom de l'album, As A Four Piece Band. L'Australien
n'est pas compliqué comme gars. Glen Schenau et Mitchel Perkins
(Per
Purpose et ex-Psy
Ants), déjà présents sur le single et Stuart
Busby à la trompette viennent lui prêter main forte.
Ce n'est pas pour autant McClellan et ses boys. D'après ses propres
dires, il n'a pas joué au chef de bande pour imposer sa propre
vision. Cet album a été un véritable effort collaboratif
où chacun apportait ses idées. Bref, Cured Pink est un vrai
groupe. N'empêche, Cured Pink reprend les travaux entrevus sur les
disques précédents, leur donnant une structure plus lisible
tout en restant dans une sphère expérimentale. Comme sur
le single, dub blanc et funk rachitique sont les éléments
centraux sur lesquels se posent des percussions fracassées, des
épanchements de trompette et le chant tour à tour parlé
ou plus intense de McClellan. En gros, c'est la même recette que
pour le splendide single. Le problème, c'est que la sauce ne prend
pas. Ou si peu.
Le groove tordu prend parfois des allures de sale reggae, genre musical
totalement honni dans les parages au même titre que le djembé
et la flûte de pan. L'ossature qui se veut expérimentale
et inventive se fourvoie dans des longueurs monotones. Sans tension, sans
vie. Une vague rythmique éclatée, quelques cliquetis, des
airs de trompette essoufflée, une basse tournant en rond, la reverb
dont l'écho se perd dans une nuit pâlichonne, des bribes
de synthés et de samples égarés mais plus rien de
cette intensité et cette folie présente sur Body Body
Body, de cette originalité qui avait du corps. Excepté
sur (I'm) Swimming et deux ou trois autres passages où le
souffle et l'étrangeté de Cured Pink font mouche. P.I.L.,
The Pop Group, Jah Wobble, le post-punk d'un nouveau millénaire
allié à une approche industrielle, c'est beau sur le papier
mais dans les faits, Cured Pink n'arrive pas à concrétiser
ses intentions dans des morceaux qui vous hypnotisent ou vous interpellent
les neurones.
Déçu par ce disque et encore plus déçu d'être
déçu. Mais avec un tel groupe capable de tout, du pire comme
du meilleur, totalement imprévisible dans leur approche, on ne
leur fermera pas la porte. Jamais. Le prochain enregistrement sera donc
suivi de près.
SKX (21/01/2016)
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