apocaplexy
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Breach
It's Me God 2xLPs
Apocaplexy 2016
Les classiques.
C'est important les classiques. Cet album était tombé par
surprise sur le coin de notre innocente tronche par un beau jour de l'année
1997. Un digipack en provenance de Suède s'appelant en toute modestie
It's Me God. Ça faisait rire mais pas très longtemps.
A l'image du drôle de personnage sur la pochette, le rire devenait
jaune. Puis carnassier. Puis la bave commençait à couler.
Puis la bouche devenait pendante. Béante. Et là, c'était
le début de l'extase.
Alors quand Apocaplexy records a annoncé la réédition
de cette pièce d'anthologie dans une belle pochette gatefold, sur
deux bouts de vinyles pesant 180 grammes chacun et tournant en 45 tours,
l'hésitation n'a pas été permise. Apocaplexy n'était
pas à son premier coup d'essai. Venom,
l'album suivant It's Me God avait déjà eu le droit
à sa réédition en 2014. Tout comme le dernier album
de Breach, le dénommé Kollapse sorti à l'origine
en 2001. Et tant qu'on y est, le label allemand qui a conjointement réalisé
le dernier disque des Lorientais de Death
Engine, avait aussi réédité le EP Godbox
en 2012. Par contre, Apocaplexy précise sur son site que It's
Me God sera le dernier volet de réédition de Breach,
en accord avec le groupe. Soit la réédition de toute la
meilleure période de Breach. Alors profitez, gavez vous de Breach
avant que les prix n'atteignent des plafonds indécents qui ne sont
pas loin d'être déjà touchés. Rien que l'édition
vinyle de Trust No One records de It's Me God en 1999 sur un album
simple se négocie à des prix honteux. Pigeon vole.
A l'époque, Breach avait souvent été comparé
à Neurosis. Mais ce n'était pas tant d'un point de vue musical
que par le fait que It's Me God marquait une rupture dans la discographie
de Breach (It's Me God était leur troisième album)
comme Souls At Zero avait été un nouveau départ
pour Neurosis. Fini le hardcore-metal basique. Breach faisait sa révolution,
remettait en cause les acquis et accouchait d'un album qui allait très
vite devenir une référence ultime. Breach embrasait les
courants musicaux et les sens en allant droit au but. Le hardcore, le
metal, le noise-rock, les coups de grisou, le poignant, le lyrisme, la
sauvagerie, Breach se laissait la place pour accueillir toutes les émotions,
brisait les carcans et les refondait dans des compositions dantesques.
Chacun des onze morceaux est une pièce de bravoure. Rien n'est
à jeter. Strictement rien. Folie à tous les étages.
Riffs lumineux. Noir éclatant. Forces souterraines. Hystérie
cathartique. Besoin vital. Des années que je n'avais pas écouté
ce disque. C'est comme si c'était la première fois. Il n'a
pas pris une putain de ride. Indémodable. Et source inépuisable
d'inspiration pour de nombreux groupes qualifiés de post-hardcore,
Ken Mode en tête d'un peloton très nombreux et autres groupes
post-machin truc, faute de savoir nommer un acte fondateur. It's Me
God, un disque touché par la grâce des dieux qui n'ont
jamais existé, sauf le temps de cet album.
SKX (26/02/2015)
artwork CD
1997 :
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