blunderbuss
coolidge
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Blunderbuss
Cutout Bin of the Digital World
Coolidge 2015
Un petit
plaisir personnel pour commencer cette nouvelle année avec une
chronique de Blunderbuss. Ce n'est pas un nouvel enregistrement. Ce n'est
même pas un nouveau disque puisque ce truc existe uniquement dans
le format numérique. C'est une compilation de tous les morceaux
que ce mythique groupe de Pittsburgh a pu enregistrer dans sa carrière.
Vu que tous ces disques, on les possède depuis longtemps en vrai
dans la vraie vie, qu'ils ont été usés jusqu'à
la corde et qu'on en a maintes fois parlé dans ces pages,
le pertinent lecteur que vous êtes ne manque pas de s'interroger
sur le besoin du pourquoi de cette sortie, aussi virtuelle fusse-t-elle.
La raison est simple et implacable, petit scarabée : vingt-quatre
inédits se sont glissés dans cette compilation. Oui, vous
avez bien lu. 24. Trois fois douze moins douze. De quoi faire craquer
l'invétéré fan transi de ce groupe qui est, à
chaque écoute de leurs deux premiers singles
en 1992, le meilleur groupe de l'univers.
Deux singles qu'on retrouve donc sur Cutout Bin of the Digital World
ainsi que le troisième, Road To Arizona, et les deux albums,
Conspiracy en 1995 et le self-titled
en 2006 (réédité en 2007 par Escape Artist). En tout,
près de quatre heures de musique vous contemplent. 53 morceaux.
Mais vous aurez bien compris que l'intérêt de cette publication
réside entre les plages 19 et 42, les vingt-quatre inédits
en question. Parce qu'en plus, Blunderbuss ne s'est pas foutu de notre
gueule avec ces trésors enfouis. Certes, on peut tout de suite
zapper 8 Seconds Of Sound qui consiste en... 8 secondes de bruit.
Ainsi que Five Minutes and Fifty Two Seconds of Keyboard qui consiste
en... 5 minutes et 52 secondes de synthé. On pourrait même
citer Push et Surrounded présents sur le deuxième
single mais ce sont des versions démos, enregistrées live
et ça déchire grave. Et des compos inédites issues
de cette période, on en décompte au moins huit. C'est facile
de les reconnaître. Ce sont celles où le chanteur expulse
tout l'air de ses poumons pour violemment le recracher dans la membrane
du micro. Hormis la qualité sauvage de l'enregistrement
mais finalement assez proche du premier single sur Peas Kör records
ces titres auraient également pu figurer sur ces merveilleux
45 tours qui tournaient en 33. Knock, My Sweetie Pie, l'intense
Lou/Stacy, You Goddamn Hairy et sa bonne grosse basse vibrante
(comme sur d'autres titres d'ailleurs alors que sur les singles, la guitare
était bien plus sur le devant), Tried, Slappin' Salami
dont seul le nom vous fera rire après ces six minutes et quelques
de déluge, Forgotten et Rhybar, c'est du Blunderbuss
comme on aime, celui qui pulvérise Unsane, du noise-rock hargneux,
urgent et incandescent avec un son mal dégrossi brutalement jouissif.
Pour les douze titres suivants, ils sont plus difficiles à dater,
la plupart étant instrumentaux. Mais entre l'urgence du propos
moins présente sur des morceaux plus déliés (jusqu'à
douze minutes sur Take Down) et le chant (quand il apparaît)
plus posé, c'est sans doute l'époque Conspiracy,
voir après. L'enregistrement provient toujours du local de répétition
mais on peut quand même apprécier tout l'amour du jeu de
guitare poignant de Ben Matthews, cette basse qui se fait décidément
remarquer et des titres ne demandant qu'à s'enflammer sous la folie
d'un chant. Tous les fans de Blunderbuss ne manqueront donc pas de sauter
sur cette offrande. Quant aux autres, s'ils existent, il n'est jamais
trop tard pour découvrir les fabuleux Blunderbuss.
SKX (02/01/2016)
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