bensiini
ektro

Bensiini, c'est finlandais et ça signifie essence ou quelque chose de ce genre là. De là à se dire que ce groupe enflamme les sens, il y a un cocktail molotov que je ne jetterais pas. Dans le grand nord, c'est considéré comme un supergroupe puisque trois membres de Circle, vieux groupe mythique finlandais, figurent au générique ainsi que des membres beaucoup moins connus de Sokea Piste et Slussenanalys (attention à la prononciation). Par contre, le mec derrière la console a déjà fait parler de lui dans ces pages. C'est le sauvage batteur d'Hebosagil. D'ailleurs, à la première écoute, c'est effectivement à Hebosagil que j'ai pensé. Le coté extrêmement rugueux et lourd. Mais ça n'a pas duré. Hélas.
Si l'efficacité rythmique, les joutes cassantes et les avoinées accentuées par le chant dans la langue natale sont indéniables et provoquent de beaux moments comme sur Hiljaiseloa Klitsussa ou Palava Rekka (j'adore les sonorités du finnois), l'ensemble est laborieux. Les mélodies au chant sont assez malheureuses. Surtout quand ils s'y mettent à plusieurs. Les deux guitaristes ne sont pas des plus inspirés, leurs accords tombant du mauvais coté de la ligne rouge allègrement franchie plus d'une fois. D'un noise-rock âpre et velu qui semblait posséder toutes les germes pour être original à l'image des meilleurs plans de Circle qui a eu le droit a quelques belles fulgurances et dingueries tout au long d'une riche discographie très disparate, Bensiini mélange rock beaucoup plus classique, plans conventionnels qui sentent le vieux derrière des apparats rustiques, morceaux téléphonés et bavardage inutile. Trop de notes, trop de chants, pas assez de moelle, Bensiini m'a perdu en route.

SKX (21/05/2016)