ironlung

Behavior
375 Images Of Angels – LP
Iron Lung 2016

Iron Lung records a toujours eu une idée assez large de la musique saturée qu'il veut proposer. Du hardcore toutes tendances confondues au post-punk en passant par le noise-rock et le grind, le catalogue de la maison est large. Et aime quand ça sort des sentiers battus.
Le nouveau groupe Behavior, en provenance de Los Angeles, représente assez bien la diversité de manœuvre du label de Seattle. En se focalisant tout de même sur l'aspect hardcore et post-punk. Et une approche expérimentale du mélange. Ou de la juxtaposition. Car Behavior ne tranche pas. Le trio est capable de débuter l'album sur un solo de batterie de deux minutes et d'enfin lancer ce même morceau (Dry Swift Horse) sur un hardcore froid et détaché à la Iceage ou un post-punk plus virulent et anguleux que la moyenne, c'est au choix. Ou de faire le contraire en terminant bizarrement toute la fin de For Contempt avec un batteur qui remet ça en mode solitaire et cliquetis pénibles sur une cowbell comme s'il voulait ramener le troupeau à l'étable. Mais c'est toujours mieux que sur l'intégralité d'un titre. Use (Organ Buildup), c'est deux longues minutes de batucada à Ibiza avec démonstration de diabolo et jongleries fines. Et North est un instrumental dont on attend désespérément que ça commence avant de s'apercevoir qu'en fait, le gratouillage/dialogue du pauvre guitare, basse, batterie avec un vague cuivre derrière est une composition à part entière mais pas digne de ce nom.
Heureusement, Behavior sait aussi composer des titres vigoureux de la première à la dernière seconde. Ça ne brille pas par sa floraison d'idées éblouissantes mais 375 Images Of Angels contient ses beaux moments de tension, de constructions qui font monter la sauce comme sur les cinq minutes de Outfit, les succincts The Gift et 78 et d'une façon générale, quand ils arrêtent de réfléchir et se laissent porter par leur élan punk.
Ce premier album avait quelque chose d’intrigant et d'attirant au départ. Une architecture pas banale derrière laquelle pointait l'envie de faire quelque chose d'originale. L'impression de ne pas être confronté à un disque de hardcore/post-punk de plus. Hélas, l'expérimentation a tourné court et tombe à plat trop souvent. Le batteur a été lâché dans la nature. Et il ne faut jamais trop laisser la parole à un batteur. Mais avec quelques réglages et des idées en plus, le futur de Behavior peut devenir intéressant si le trio arrive à mettre en place son évident désir de s'affranchir des codes.

SKX (10/06/2016)