ballroom
evernever
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Ballroom
s/t LP
Ever/Never 2015
Si la pochette
sert de référence, la salle de bal risque de se montrer
furieusement agitée et sanglante. Ballroom, nouveau groupe new-yorkais
sur la piste de danse avec quelques figures locales qui ont esquissé
leurs premiers pas chez Dozers (Steven Fisher, batterie), The Busy Signals
(Eric Cecil, guitare, chant), York Factory Complaint ou Home Blitz (Theresa
Smith, basse) et Woman,
le seul de ces groupes connus de nos services avec la présence
de Kristian Brenchley à la guitare (qui joue aussi de la basse
sur le troisième album de Degreaser). Woman a tiré sa révérence
depuis longtemps, malgré un concert récent qui n'était
qu'un one-shot en mémoire du bon vieux temps et Ballroom, sans
foncièrement glissé dans ses pas, dégage une odeur
de souffre assez similaire.
Avec ce mini-album six titres, il est fortement question de rock'n'roll.
Celui qui sent de dessous les bras et pue du bec, flatte les bas instincts
et le désespoir à grands coups de latte dans le mur. Et
avance d'un pion. Un pas en arrière, deux pas en avant, Ballroom
ajoute une dimension noise, frénétique et chaotique. Convulsions,
saturations, feedback et larsen dans les gencives, le rock'n'roll de Ballroom
n'oublie pas qu'il vient de New-York et ce rock est largement noisy, question
de survie en milieu hostile. Les deux guitares sont donc généreuses,
bouffent l'espace, le lézardent en laissant bien traîner
les pointes rouillées et la section rythmique est sans cesse dans
la propulsion, la course en avant qui finit par donner un sentiment répétitif
et hypnotique. C'est particulièrement le cas sur les deux plus
longs morceaux, Anti-Hole et I'll Be Coming Back Again.
Presque sept minutes traversées par un sale élan de blues
cradingue, dopées à l'adrénaline d'un ancien Gun
Club, le tout transposé dans un environnement urbain et pollué.
Ça siffle à tous les étages, l'air est irrespirable,
la chaleur insoutenable, la tension à son comble, les corps volent,
le sol est couvert de rouge. On retourne la pochette prémonitoire,
la salle de bal est dévastée, c'est à dire l'exact
reflet de notre état après l'écoute de ce disque
haletant.
SKX (21/10/2016)
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