baklavaa
grimoire

N'y allons pas par quatre chemins et vendons la mèche de suite. Baklavaa est une nouvelle bombe noise-rock en provenance de Baltimore. Il n'a pas fallu trente-six mille écoutes pour être happer par ce disque. La première a été la bonne et les suivantes n'ont fait qu'améliorer cette douce sensation, celle de découvrir un disque qui va vous accompagner pour longtemps.
L'environnement est familier. La façon de l'agencer et le souffle qui le traverse sont uniques. Du noise-rock de compétition. Si vous avez apprécié le dernier album de Hands Up Who Wants To Die, vous allez adoré Dane On. Et plus surprenant, si vous aimez Unwound, Baklavaa ne devrait également pas vous laisser indifférent. Car dans ce monde noise-rock convulsif et explosif à plusieurs vitesses, Baklavaa sait aussi être plus direct, avec cette urgence punk du trio d'Olympia collée aux basques. Le mélange des deux approches est dingue. Des mélodies sur le fil du rasoir dynamitées par des rythmiques implacables. Des modulations qui éclatent les structures sans les rendre complexes. De la folie qui transcende l'ordinaire et de la frénésie qui pulse les arrières. Baklavaa possède la science infuse et propose des compos qui font perdre le nord. Excepté deux interludes pour légèrement rependre sa respiration, toutes les titres sont de la haute volée dans la grande lignée des illustres aînés comme Slug ou Glazed Baby. De purs moments d'exaltation pendant lesquels Baklavaa est capable d'envoyer de drôles de secousses, des tirs de barrages soudains, des ralentissements qui se prolongent pour mieux vous mettre au supplice. Toute une panoplie de délicieuses tortures auditives, des grincements, des bruitages occultes, tout un tas de variations intelligemment amenées, des fulgurances bouillonnantes d'à peine trois minutes au dérapage sur plus de huit minutes (Ginger V), une pression constante, des chants à l'urgence abrasive et ces compos toujours et encore qui vous scotchent par leur savoir-faire et auxquelles vous ne comprenez rien, comme si c'était la première fois. Et c'est la première fois. Comme si rien n'avait existé avant. On se lève tous pour Dane On.

SKX (24/02/2016)