babyfire
off
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Baby
Fire
Gold - CD
Off records 2016
Dominique
Van Cappellen-Waldock, qui se fait passer ici pour Diabolita, possède
plusieurs vies qui lui permettent de s'investir dans de multiples groupes
comme von
Stroheim, LAS
Vegas et Keiki
dont les aventures vous ont été narrées dans ces
pages. Il faut donc rajouter Baby Fire.
Gold est déjà le troisième album après
No Fear en 2011 et The Red Robe en 2014. A la base projet
solo, Diabolita s'entoure à chaque fois de personnes différentes
pour mener à bien Baby Fire. Évoluant pour la première
fois à trois avec la bassiste Gaby Séguin et la batteuse
Isabel Rocher, Gold est une matière noire et brute. Un rock
sans artifice malgré quelques invités au synthé,
violon ou la slide guitare de Kevin R. Thomson (Enablers). La face dépouillée,
âpre, hantée, évoluant dans les parages d'une Carla
Bozulich et Shannon Wright.
Le feu couve chez Baby Fire. La tension à fleur de peau, le non-dit,
les silences, des articulations dans la lenteur pesante, les crispations
qui se cachent derrière les mélodies spleenesques, de la
dureté et une funeste procession. Voilà la délicate
alchimie qui laisse tout soucieux, vous plonge dans un état cotonneux
au bout de onze titres qui ne sont pas là pour vous remonter le
moral mais finissent par vous happer dans ses noirs desseins. Les compositions
s'expriment dans un cadre guitare, basse, batterie classique à
l'intérieur duquel se disloquent les sentiments et se répandent
des atmosphères troubles au tempo général ralenti.
Porté par le très beau chant expressif de Diabolita et des
choeurs féminins, Gold brille dans les ombres. La beauté
tour à tour glaciale ou abrasive ne laisse pas de marbre, dérange,
hypnotise, s'envole dans de magnifiques mélodies (Brussels,
How Do I Love Thee ?), évoque des forces magnétiques
sur le morceau Gold qui ne serait pas sans rappeler les récents
Mütterlein, un blues moderne d'Européennes pour des contes
pour adultes. Rien ne dépasse mais un pouvoir de suggestion énorme.
Pas un coup de baguettes de trop, de la retenue mais de l'électricité
dans l'air à chaque note. Il ne tient qu'à vous de vous
laisser embarquer.
SKX (25/11/2016)
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