auxiliarymammals






Auxiliary Mammals
s/t LP
Self-released 2016

Ces drôles de mammifères auxiliaires viennent de Baltimore. Un premier album enregistré par J. Robbins (Jawbox), publié par leurs propres moyens dans une charmante pochette sérigraphiée et dépliante et Auxiliary Mammals est d'attaque pour déchiqueter à belles dents le noise-rock dans les grandes largeurs. Un vinyle jaune pisseux (existe aussi en blanc, rouge ou transparent) qui tourne en 45 tours et à toute vitesse. Neuf titres balancés en dix-huit minutes, soit la durée idéale pour se contorsionner les rotules dans une douleur masochiste sans qu'elle devienne insupportable. Car on sait bien qu'avec ce genre de groupes, chaque titre est issu du même bloc et n'est pas très différent du voisin. Plus long serait abusé. Seules comptent la beauté de la charge, l'adrénaline et la violence du propos. Auxiliary Mammals en possède toute une palette. L'influence d'Arab On Radar est manifeste, principalement dans les deux guitares parce que pour ce qui y est de danser, la batterie (pas de basse) renvoie dans les cordes sans fioritures et le chant hurle son venin dans un registre beaucoup plus grave. L'aura Arab On Radar rôde et Auxiliary Mammals sait parfaitement en jouer pour infliger ses propres supplices. Les deux guitares poncent finement, récurent dans les angles, se répondent avec perversité dans un dialogue continuel qui n'est pas de sourds. Du cruel qui donne le sourire. Et du bien bel ouvrage pour débuter sa vie de mammifère ne demandant qu'à se démarquer du troupeau.

SKX (25/08/2016)