arborlaborunion
subpop
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Arbor
Labor Union
I Hear You 2xLPs
Sub Pop 2016
Arbor Labor
Union a réalisé début 2015 un premier album, Sings
For You Now, sous le nom de Pinecones. Heureusement, ils ont eu la
bonne idée de changer de patronyme sinon ça aurait pu leur
valoir quelques incompréhensions et railleries dans les pays francophones.
En plus, leur deuxième album voit le jour sur Sub Pop, ce qui mis
bout à bout, pourrait avoir des allures de nouveau départ.
Musicalement, il n'en est rien.
Le groupe d'Atlanta continue de flotter sur un rock libre d'étiquettes
précises, aimant évoluer dans la répétition,
le lancinant, une approche circulaire du sens de progression d'une compo,
avec dinfinis changements qui peuvent dans ses meilleurs moments
et ils sont nombreux vous transporter dans une sorte de
psychédélisme aride et envoûtant. En fait, un groupe
est venu tout de suite à l'esprit, c'est Lungfish. Ce vieux groupe
de Dischord records, qui, au top de sa forme, avait la même capacité
pour vous hanter le ciboulot, à répéter le même
morceau sur tout un album, puis d'album en album, ce truc obsédant
et abrasif qui tournait comme un mantra.
Alors certes, Arbor Labor Union possède plus de variétés
dans sa besace, plus de changements de rythmes et de tonalités
différentes. Mais comme en plus le chanteur Bo Orr est aussi attiré
que Daniel Higgs par tout le galimatias de spiritualisme païen, de
retour à la nature et de chant des oiseaux sous la bienveillante
canopée, la comparaison est très tentante. Normal donc de
retrouver en pôle position un morceau qui s'appelle Mr. Birdsong.
Et justement, Mister Orr n'est pas ce qu'on appelle un rossignol. Ses
cordes vocales ont des limites vite atteintes, elles ont du mal à
s'envoler dans les aiguës, vacillent dans un équilibre précaire
dont la justesse n'est pas la qualité première. Cela confère
un coté bancal et attachant, s'inscrivant très bien dans
ce rock qui n'essaye jamais de montrer les muscles. La longueur des compos
rarement sous les cinq minutes ne provoque pas de surpoids et de complexités
particulières. Légèreté, agilité, duel
de guitares tour à tour mordant ou plus mélancolique, acide
voir poétique qui pourrait évoquer un lointain Television,
les neuf compositions déroulent un plan sans accroc que Randall
Dunn (Earth, Sunn0))), Thurston Moore et Black Mountain ont enregistré
et mis en forme.
Entre americana plus rock que folk, psychédélisme sans volute
de fumée, southern rock, rock-indie punk sur les bords, les trois
faces (la dernière n'est pas gravée) de ce double vinyle
rose souffre de quelques longueurs monotones, de lancinant qui peuvent
rimer avec ennuyant mais dans l'ensemble, t'as juste envie de monter dans
ta décapotable rouge et tracer la route sans te poser trop de questions
sur la destination finale.
SKX (22/06/2016)
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