vandalx
fons



Vandal X
s/t – LP
Fons 2015


Vandal X aura attendu son huitième album pour enfin le réaliser en vinyle pour la première fois de sa vie. Une belle pochette cartonnée, épaisse, accueillante avec intérieur rouge et un artwork signé entre autres par Mimi Van De Put. A défaut de la connaître, ça fera toujours sourire.
Ce nouveau support ne signifie pas nouvelle direction musicale pour le duo belge. Vandal X reste dans son registre noise-rock hargneux, interprétation toute personnelle d'Unsane et autres trublions de l'amour, qui décochent à deux des flèches transperçant les petits cœurs transis de bruit pur et sans concession. Pourtant, ce nouvel album marque une évolution dans le traitement sonore. Le gros son est de sortie au détriment des grésillements et de la saleté, les saturations se font moins systématiques et le duo guitare-batterie à la base semble avoir incorporé de la basse beaucoup plus régulièrement, ce qui donne un son plus grave, comme gonflé, avec une guitare à l'arrière-goût plus lisse et synthétique. Bref, ça ne s'annonce pas sous les meilleurs auspices. Mais je pinaille sûrement (non, ce n'est pas sale).
Passé ce léger effet de surprise, Vandal X semble surtout avoir eu le souci du détail, enrichir sa palette sonore avec des synthés, des effets sur le chant qui peut se faire plus harmonieux que d'habitude, un peu d'acoustique dans les cordes. Des traces évolutives retrouvées également dans l'écriture des morceaux. C'est foncièrement moins frontal, violent et c'est plus groovy par endroit. Vandal X ajoute de la lisibilité mais l'intensité reste heureusement en toile de fond. Les titres ne trichent pas sur le fond de commerce du groupe (We've Had Enough, Facebook Whore, Hate You Already, Bad Mother, Go Down In Flames) mais le rendu se fait plus compréhensible. On a même droit à quelques clins d’œil comme la phrase Please to meet you de Hate You Already qui me fait penser à chaque fois pendant quelques secondes au Sympathy For The Devil des Rolling Stones (et pas que les paroles) alors que la véritable reprise, c'est Steppin' Wolf, un morceau des Monkees, ce qui explique ces sonorités plus guillerettes qui avaient de quoi surprendre.
Vandal X ajoute donc des cordes à son arc, entre titres mordants à l'ancienne comme You're My Hero ou Reason et titres plus directs et facilement accrocheurs comme Flashplayer (sorti en version single), Facebook Whore et Points Of View. Avec une tendance parfois plus lourdingue et un axe rythme/mélodie cherchant avant tout l'efficacité au détriment de la frénésie d'antan. Au final, j'avoue rester sur ma faim. C'est du Vandal X plaisant mais je ne suis pas sûr de mettre ce vinyle sur la platine aussi souvent que les précédents CDs. Le comble.

SKX (21/12/2015)