sviti
meslop
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Sviti
s/t CD
Meslop 2015
Sviti. Étrange comme nom. Alors je me suis renseigné. C'est
un plat typique de Bou Saâda, une région d'Algérie.
Rien à voir à priori avec notre trio du jour qui lui vient
de Chambéry. Ou alors c'est parce que ces gars aiment bien brouiller
les pistes. Et manger avec les doigts. Le jazz, l'electro, le bruit, le
rock. La recette fédère différents éléments
de la grande tambouille musicale pour en faire un album proche des productions
jazz-noise-agitateur du Grolektif ou Carton records du coté de
Lyon comme Kouma
et Lunatic
Toys. Batterie (Damien Bernard), saxophone baryton et soprano (Renaud
Vincent) et synthés analogiques appelés aussi Analog Bass
(Romain Bouez) au service de six titres où se télescopent
trépidations rythmiques et triturations électroniques, brusques
secousses d'un batteur déchaîné frappant fort et échappées
mélodiques d'un saxo scintillant. Un album contrasté, Sviti
n'hésitant pas à laisser planer des ambiances apaisées,
un peu trop parfois, simplement traversées par un champ d'effets
spéciaux et une soyeuse ligne de saxo. C'est le cas des neuf minutes
de Esperanza qui commence très très doucement avant
de peu à peu se révéler sur les arabesques d'un saxophone
menant la danse. Mais l'énergie reste présente, qui-vive
incessant, grâce notamment à ce batteur toujours à
la relance. A part un Radio Heat trop calme et diluer dans les
effets, Sviti réussit un amalgame intéressant, toujours
dans l'instabilité des climats, la recherche sonore soutenue par
l'intensité du rock, fil rouge guidant le trio dans des sphères
parlant au plus grand nombre. Des débuts très prometteurs.
SKX (16/09/2015)
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