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Sumac The Deal 2xLPs Sige 2015 Le goût prononcé d'Aaron Turner pour les musiques lourdes, ténébreuses et puissantes n'est plus à faire. De Isis à Old Man Gloom, le fondateur de Hydrahead records qui maintenant a crée Sige records semblait pourtant avoir fait le tour de la question. Il faut croire que non puisque Sumac laboure le même terroir torturé. Le dépaysement n'est donc pas à l'ordre du jour. Ça n'empêche pas Sumac (ça fait Camus à l'envers, un hommage ?) d'être un nouveau projet possédant du piment à défaut de l'originalité. Composé également de Nick Yacyshyn, batteur de Baptists, et du bassiste Brian Cook (Russian Circles, ex-Botch et ex-These Arms Are Snakes), Sumac a surtout gardé le coté le plus violent et cathartique des autres groupes de Turner. Point de samples et d'expérimentation crade, grouillante et bruitiste dans le corps des morceaux comme sur chez Old Man Gloom. Encore moins (et heureusement) de longues plages planant lourdement en tirant sur le shoegaze mortifère sur le corps en fin de vie d'Isis. Non, le corps et le coeur des compositions de Sumac, c'est du riff et encore du riff, de grands moments de bastonnades, des moments épiques où tu n'aimerais pas être à la place de la batterie, la détermination d'un rouleau-compresseur qui n'a pas bouffé de bitume depuis des lustres sur les traces fumantes de Neurosis. Sumac laisse néanmoins respirer sa victime et module le propos. L'intro et toute la fin de Thorn In The Lion's Paw avec les touches lugubres du piano joué par Faith Coloccia (la femme de Turner). Hollow King qui se termine, tout comme le morceau The Deal, par un long bruit proche du sifflement, un truc pas très agréable mais qui a le mérite de faire redescendre sur terre après les ruades rythmiques, les secousses sismiques de la basse mastodonte et le chant de mongol dévalant la steppe de Turner. Pour les passages détentes & repos du guerrier, Blight's End Angel peut être également citer avec sa longue intro et final uniquement guitare et basse et son esthétisme blues déchirant pas dégueulasse, contrairement au morceau d'ouverture et de fermeture (Spectral Gold et Radiance Of Being), deux instrumentaux assez dispensables. Il reste donc quatre longs titres centraux dont l'impression générale reste un aspect compact et massif, la bonne grosse étagère normande que tu te prends sur le coin de la gueule mais avec suffisamment de finesse et de coups de rabot pour qu'elle ne t'écrase pas complètement, notamment le temps d'un Hollow King pas avare en déluge sonore et tension explosive. Sumac n'est pas le projet le plus pertinent de Aaron Turner et sa nouvelle bande mais The Deal est une affaire rondement menée amenant son lot de frissons et de soufflantes. SKX (02/07/2015) |