sewers
homeless







Sewers
Weight – LP
Homeless 2015

C'est dingue ce qu'un deuxième guitariste peut apporter. Dans cette nouvelle configuration, il est vrai que Sewers a gagné en poids. Weight pèse plus lourd à tous les étages que leur premier album Hoisted. Alors qu'en fait, Sewers a toujours eu deux guitaristes, le chanteur Shan Corrigan s'occupant aussi de six cordes. Mais il faut croire que l'arrivée de Harry Byrne à la seconde guitare, laissant le chanteur seul face à son micro, a libéré le groupe. Ou alors, appelons ça tout simplement les progrès d'un groupe qui a pris de la bouteille. Consistance des compositions, fermentation à longue durée, qualité générale, les cinq Australiens de Brisbane ont élevé le niveau.
L'ambiance reste au rock'n'roll dépravé et bruyant mais il est aussi plus entraînant à l'instar de Still Stinging ou l'excellent Chain of Command sorti en version single l'année dernière (avec une face B inédite, avis aux amateurs), glissant quelques riffs pertinents et harmonieux pour un album compact et sans faiblesse. Le jeu des deux guitares fait merveille à plusieurs reprises, rajoutant une couche de vice et de chaos, faisant ainsi pencher la balance vers leurs incontournables compatriotes de Birthday Party. Le plus bel exemple sont les sept minutes finales de The Agitator avec ce rythme titubant de pochards assoiffés d'amour, ce rythme faussement traînant donnant l'impression que Sewers va s'écrouler sous le poids de ses propres tourments sous le ciel de guitares tordues et stridentes. Car Sewers ne fait que donner sa version personnelle du blues, en s'inspirant des grands frères Australiens, de tout ce que le rock peut compter de crapuleux désespérés et bastonneurs et c'est énorme. Weight, un second album qui place plus que jamais Sewers sur la carte des groupes de rock qui comptent en Australie. Et bien au-delà.

SKX (29/09/2015)