poles



POLes
Pamplemoustique – CDEP
Self-released 2014

Seul au monde, POLes revient avec un nouveau quatre titres, en continuant de perpétuer les joies du DIY, autoproduction totale comme sur leur premier album qui nous avait pas mal chamboulé à l'époque. Ça s'appelait Marmyteran et comme ils sont adeptes des jeux de mots foireux comme je les aime, ils ont cette fois-ci appelé ça Pamplemoustique. Tout ça pour dire que leur musique est acide et pique, fallait y penser.
Changement tout de même avec l'arrivée d'un nouveau batteur n'altérant en rien la dynamique du trio mettant au rancart la basse et disciple du tout guitare. L'instrumental-noise-rock flamboyant, POLes y met toujours autant de souffle et de passion, de vrais conquistadors de l'instru-noise, les matadors du math-rock, dur sur l'homme, impassible devant les souffrances, frappant à point nommé et disparaissant aussitôt dans un grand vent de discrétion une fois les enceintes saccagées.
Mais POLes est un groupe sur lequel il faut vraiment compter. Il le prouve une nouvelle fois avec ces quatre titres, maîtrisant non seulement parfaitement leur sujet mais insufflant à un style qui en a pourtant entendu d'autres, et surtout des vertes et des pas mûres, une fraîcheur, un élan que dis-je, une péninsule de taquets dans la tronche et de guitares rougeoyantes sous le crépuscule du soir. Dites moi Constance, entendez-vous les cris de la bête à l'orée de la forêt ?
Il serait facile de citer les lyonnais de Torticoli (d’ailleurs POLes a désormais coller le nom de la cité des gones à coté du Paris d'origine), tout ça parce que POLes se présente dans la même configuration et qu'il partage un goût certain pour les cavalcades épiques et les contre-pieds intempestifs. Cependant, POLes le fait de façon moins honteusement tordu que Torticoli, chevauchant plus d'une fois droit devant, les cheveux au vent, sur des rythmiques intraitables. Le plus bel exemple de cette soif d'en découdre se nomme Puy Des Goitres. Un titre d'ouverture majestueux, à la relance impeccable et aux deux guitares bataillant avec autant d'ardeur que de finesse. Les trois titres suivants déclinent à merveille cette effusion d'impétuosité dans des sonorités plus tranchantes que sur Marmyteran. Les Nains est le morceau le plus court mais pas le moins virulent. Suissesse ne bat pas en retraite et La Complainte d'Yvonne finit par des rires débiles lors d'un enregistrement où les micros étaient restés ouverts. Il est question d'une sortie vinylique de Pamplemoustique. Il est surtout temps de s'intéresser de très près à ce groupe.

SKX (21/02/2015)