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Plebeian
Grandstand Lowgazers 2xLPs Throatruiner, Basement Apes Industries 2014 Depuis l'impressionnant titre laissé sur le split 10'' avec Cortez, je guettais du coin de lil le nouvel album des Toulousains de Plebeian Grandstand. Mais j'ai pas dû ouvrir le bon. Un an que ce disque est publié. Je crois bien l'avoir noté dans un coin de ma vieille caboche à l'époque, j'ai même un vague souvenir d'avoir écouté quelques mp3s égarés et puis plus rien pendant des mois et des mois, soigneusement effacer de ma mémoire, comme si après avoir ouvert le ventre de la bête, je l'avais refermé aussitôt car c'était pas joli joli là-dedans, irrécupérable même. C'est avec l'album de Death Engine que le souvenir douloureux de cet album m'est revenu en pleine tronche. Les deux groupes gardent cette approche commune d'un hardcore-noise-(black)metal en mode bloc monolithique d'une noirceur à couper au couteau sauf qu'avec Plebeian Grandstand, c'est encore pire. Bien pire. Si avec Death Engine, il est encore permis de respirer, Plebeian Grandstand ne donne aucune chance de survie. Suffocation extrême. Alors c'est impressionnant, chaque morceau pris indépendamment peut donner l'illusion d'une énorme branlée volcanique, une force cathartique et primaire faite pour se vider la tête sans chercher plus loin. Il existe bien de (courts) moments de calmes, des moments où le batteur arrête de taper comme un gros taré avec des blast-beats incessants ou alors une respiration de deux minutes se nommant Relief Of Troth consistant en un vent glacial sur la vallée des morts-vivants dont l'écho morbide se poursuit sur Svn In Your Head, jusqu'à la durée puisque ce disque est un faux double-album, la quatrième face étant totalement vierge. En quarante minutes, Plebeian Grandstand a pris un virage résolument plus frontal, laissant de coté l'option chaotique à la Converge pour foncer dans le tas et s'abandonner à toutes allures dans des abîmes de souffrance et de violence. Hurlements de damné servant de chant ou plus exactement instrument à part entière pour mettre une couche supplémentaire de grande tension surnageant derrière le tir de barrage monstrueux des trois musiciens ne semblant connaître que la fuite en avant, la chute vertigineuse. Et c'est bien là que Plebeian Grandstand touche ses limites. Tous les morceaux se ressemblent dangereusement, manquant singulièrement de relief et de discernement, ça défile à grande vitesse, tu es secoué dans tous les sens mais tu as bien du mal à te raccrocher à quelque chose. Je ne m'avancerais pas à dire que tout ce déchaînement de brutalité est totalement vain car ça pique quand même un peu mais pris sur la globalité d'un album, le groupe de Toulouse a poussé trop loin le bouchon de l'ultra-violence et de l'ultra-noirceur, un rouleau-compresseur systématique alors que la guitare est par exemple capable de trouvailles intéressantes mais noyées sous le déluge. La recette qui marchait le temps du split avec Cortez ne fonctionne plus aussi bien sur la longueur d'un album. Mais la bête est là, tapie dans l'ombre et malgré ses défauts, elle est capable par à-coups de causer de grands dommages. SKX (02/06/2015) |